Horn-Armel

Armel Le Cléac’h, 2e à franchir le cap Horn de ce tour du monde

Le skipper du Maxi Banque Populaire XI a dépassé le 3e cap de son tour du monde ce dimanche matin, à 6 h 01 50 sec (heure française), après 34 jours, 16 heures, 31 minutes et 50 secondes de course. Actuel 2e de l’Arkea Ultim Challenge-Brest, il a dû batailler dans l’océan Indien puis l’océan Pacifique avant de profiter de ce moment symbolique.

C’est la 4e fois qu’Armel passe le cap Horn, la première à bord d’un Ultim. Il retrouve désormais l’Atlantique et s’apprête à affronter des conditions virulentes dans les prochains jours. Il faudra être prudent et vigilant afin de continuer à se rapprocher de l’arrivée, à Brest où il est attendu à la fin du mois.


Son ressenti
« Il fait nuit, je n’ai pas pu vraiment admirer le paysage ! Forcément, ce n’est pas la même émotion : j’aurais aimé le passer de jour pour en profiter un peu. Ce sera pour tout à l’heure au passage des îles des États (à la pointe Sud-Est de la terre de feu NDRL). Mais je sens qu’on sort des mers du Sud, qu’on sort des conditions parfois difficiles que j’ai eu pendant plusieurs jours. Malheureusement, la transition ne va pas se faire tout de suite parce qu’il va y avoir à nouveau du mauvais temps pendant quelques jours encore. Mais ça fait du bien de retrouver un peu la civilisation, la terre… Je sais qu’on va naviguer dans une zone où on est proche des secours, de la logistique possible autour de nos bateaux… C’est rassurant. »


Les conditions du moment
« On finit la traversée des mers du Sud à 56° Sud. Il fait froid et c’est humide avant la grande remontée vers le Nord. J’avance au près, avec une vingtaine de nœuds de vent. Ce qui est surprenant, c’est que la mer est relativement calme. Ça fait du bien. Il y a quelques bateaux : je suis passé à côté d’un cargo au moment du passage du cap Horn. Ça change des derniers jours où il n’y avait personne autour de nous ! »


Les particularités de ce franchissement du cap Horn
« Il est particulier pour moi parce que je le franchis en multicoque. On est les 2e à réussir à le dépasser à bord d’un bateau volant. C’était un de mes objectifs de le passer avec le Maxi Banque Populaire XI.  Ça n’a pas été de tout repos mais on a réussi, grâce à tout le Team Banque Populaire aussi pour que je puisse utiliser au mieux le bateau et qu’on réponde présent afin de passer ce cap en bonne position. Je l’avais franchi trois fois en monocoque, c’est donc mon temps le plus rapide… Ça change un peu la donne ! »


Son bilan des mers du Sud
« L’océan Indien a été très compliqué, difficile, notamment après l’Australie où il a fallu faire le grand tour au Nord de la Nouvelle-Zélande… Ça a été assez épique, fastidieux, engagé… La traversée du Pacifique en revanche a été plutôt classique, à l’avant d’une dépression. On a eu des bonnes moyennes, des journées à parcourir 700 à 800 milles. C’est passé assez vite et tant mieux ! »


La suite de l’aventure
« Je suis content de revenir vers le Nord et vers la maison. Il faudra d’abord gérer un premier passage compliqué pendant 2 à 3 jours avec une grosse dépression qui se creuse. Le vent va rentrer en fin de journée, on va essayer de trouver des conditions adaptées sans trop tirer sur la machine. L’idée, c’est de prendre une route « safe » alors qu’il y a des zones à 35, 45 nœuds de vent au portant avec de la mer formée. À nous de trouver la route la plus simple et d’être prudent. Ensuite, je pourrais profiter de conditions plus faciles et aussi plus ensoleillées ! »

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