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Armel Le Cléac’h en approche du continent américain

A l’entame des derniers 900 milles avant New-York, Armel Le Cléac’h et le monocoque Banque Populaire VIII ont négocié cette nuit une nouvelle zone de transition peu ventée dans l’attente d’une dépression en formation dans le Nord Est du continent américain. Cet épisode peu tonique a favorisé un moment le retour de Vincent Riou (PRB), légèrement décroché hier lorsqu’Armel avait appuyé sur l’accélérateur en touchant des vents de Sud Ouest. Le skipper de Banque Populaire VIII a depuis renvoyé de la toile et débordé au louvoyage, en tirant des petits bords de près. Un front est en approche qui apportera un vent de Sud puis Nord Ouest propice à un bord rapide vers New-York. L’issue de cette édition de The Transat bakerly, particulièrement compliquée météorologiquement, demeure grandement incertaine.

Quelques coups d’accordéon

« J’ai connu une nuit un peu pénible avec le franchissement de cette dorsale, et beaucoup de transitions peu ventées, avec un vent qui retombe, des grains et derrière encore des calmes. » raconte un Armel Le Cléac’h lucide.  « Ca repart depuis peu. » Le long bord travers au vent de Sud Ouest entamé hier matin aura donc permis au monocoque Banque Populaire VIII d’achever avec une belle vélocité le contournement de la zone d’exclusion des glaces. « Le jeu de l’élastique se poursuit avec Vincent et Jean-Pierre. Je suis le premier à entrer dans la « molle », mais aussi le premier à en ressortir, comme en ce moment où l’écart grandit de nouveau en ma faveur…. J’ai à peu près 5 heures d’avance et ca repart par devant. Il reste encore trois jours de course. Il faut rester au taquet ! »

Un final à suspense

S’il peut se satisfaire d’avoir effacé de son tableau de marche cette zone d’exclusion qui lui barrait la route vers le continent Nord-Américain, limitant les choix stratégiques, Armel doit à présent et plus que jamais garder un oeil dans le rétroviseur et surveiller Vincent Riou, mais aussi Jean-Pierre Dick (Saint Michel-Virbac), tout en négociant au mieux le passage d’un front à venir. Le vent doit rentrer par le sud, avant de basculer Nord Ouest, et Armel devrait être le premier à en profiter. « On va franchir un front ce soir avant de passer en tribord pour un long bord vers New-York. Le temps est encore clair derrière la dorsale de cette nuit mais on voit au loin la ligne de grains et de pluie. On va traverser ce front avec du Sud puis du Nord Ouest. Les températures se sont refroidies. On a eu le Gulf Stream hier, qui nous a réchauffé mais à présent on subit le froid du courant du Labrador… »

Encore trois jours…

C’est un final à suspense qui s’annonce tant sont proches les vitesses des Imoca à ces allures travers au vent. C’est à l’instinct de régatier, de guerrier que va se jouer la maîtrise du pouvoir au large de la Nouvelle-Angleterre, au moment où trafic maritime, brume et courants vont se conjuguer pour rendre la vie encore plus difficile aux solitaires. « The Transat est une course hors norme. » résume le skipper de Banque Populaire VIII. «  On ne s’ennuie pas ! Notre trace n’est pas du tout directe. On a écrit notre nom sur la carte ! On doit composer avec cette météo ! Beaucoup de choix stratégiques et peu de répit pour se reposer.  On a eu tous les types de météo en un laps de temps très court. »

Et de conclure :

« Il faut être à fond jusqu’au bout car personne ne lâchera le morceau. Je continue ma route en m‘appliquant dans les manœuvres, dans la gestion du bateau et dans l’élaboration de la stratégie. »

Position de 17h :
1- Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 891 milles de l’arrivée
2- Vincent Riou (PRB) à 89,2 milles du leader
3- Jean-Pierre Dick (Saint Michel-Virbac) à 168,2 milles

Pour télécharger les photos envoyées du bord, cliquez-ici  

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