Clarisse et le Mysterieux Message

Clarisse et le mystérieux message Je me présente, je suis Kerguelen la baleine. Je suis une peluche et amie de route de Clarisse. Elle m’a trouvée dans ses bagages au tout début de l’océan Indien. Depuis on a fait un bout de chemin ensemble et je commence à bien connaître Clacla. C’est une super navigatrice. Elle est arrivée sans encombres jusqu’aux mers du Sud. Croyez-en mon expérience de baleine, c’est n’est pas un petit voyage quand on vient des Sables-d’Olonne !
Cela fait plus d’une semaine qu’elle a passé le cap Leeuwin, au sud-ouest de l’Australie. Elle navigue désormais dans l’océan Pacifique et au quotidien, ça ne change pas beaucoup de l’océan Indien. Il fait toujours aussi froid dehors, les vagues sont toujours aussi énormes et le vent est toujours aussi glacial et fort. Clarisse croise parfois des albatros mais c’est à peu près tout. Ah si, quelques amies baleines sont venues lui dire bonjour mais depuis 3 jours c’est silence radio. Elle est trop loin de ses concurrents pour parler à la VHF*.
Les seules communications vers l’extérieur sont celles avec l’organisation de la course et sa famille par téléphone satellite*. Bref, le grand Sud rime vraiment avec solitude.
Je me permets de vous écrire car Clacla a intercepté un drôle de message et c’est à rien n’y comprendre. Ce que je peux vous dire c’est qu’il n’y a pas baleine sous gravillon ! Clarisse est occupée à essayer de déchiffrer le code et je crois qu’elle a besoin d’aide pour le décryptage. Je vais vous raconter ce qu’il s’est passé ces dernières heures.
La journée avait bien commencé. Après avoir pris un bon pudding pour le petit-déjeuner, Clarisse a décidé de décorer le bateau à l’approche de Noël. Guirlandes et décorations lumineuses sont venues égayer la cellule de vie* de Clala. En revanche il n’était pas question d’accrocher des guirlandes à l’extérieur et encore moins une étoile en haut du mât. Imaginez la guirlande qui s’emmêle dans les bouts* ! Et puis Clarisse me faisait remarquer que les couleurs des feux de navigation* étaient déjà le vert et le rouge. Pile-poil les couleurs de Noël. C’est quand même marrant ! Vert à tribord*, rouge à bâbord*. Des airs de fêtes soufflaient dans les voiles.
Le reste de la journée est passé bien vite. Clarisse a fait 2 siestes de 30 minutes, changé une voile d’avant*, passé un appel avec la terre, regardé la météo, rangé son bateau et hop, la nuit est tombée. Dans les mers du Sud, les nuits sont souvent très noires car il y a beaucoup de nuages, parfois de la brume. La lumière de la lune arrive rarement à percer. Cette nuit-là n’a pas fait exception.
Clarisse naviguait au vent-arrière dans 27 nœuds* de vent. Le bateau était stable, bien réglé et surfait dans de longues vagues. Tout allait bien. Clarisse avait choisi ces derniers jours une route qui la rapprochait de l’archipel des Antipodes. Armel aussi, en 2016, était passé juste au nord de ces îles isolées.
Vers 23 heures, après une sieste de 40 minutes, Clacla est sortie, comme d’habitude, dans le cockpit vérifier que les voiles étaient bien réglées et que tout était bien à sa place. Et puis au moment de rentrer, elle a cru voir une lumière. Fait bien étrange, car ce soir là, la lune n’avait pas montré son nez. Elle a vérifié sa position sur la carte : 49°32’09 S, 178°42’26 E. Mais oui, la voilà juste au nord de l’archipel des Antipodes.
Comment se fait-il qu’elle ait vu une lumière puisqu’il n’y a pas de phare sur cette île ? Peut-être Clacla a-t-elle rêvé ? Elle est à nouveau sortie dans le cockpit, munie de ses jumelles. Clarisse distinguait en effet des signaux lumineux. Comme une grosse lampe de poche qui s’allumait et s’éteignait à des intervalles irréguliers.
Clarisse a sorti la fiche sur l’archipel des Antipodes. C’est son frère, passionné de géographie et d’oiseaux, qui lui a préparé cette note d’informations sur les lieux que Clarisse pourrait apercevoir pendant son tour du monde. Et dans sa note, il est catégorique, il n’y ni habitants, ni scientifiques ni aucun être humain sur ces îles. En revanche, il y a des milliers d’oiseaux, phoques et autres animaux robustes qui supportent le climat particulièrement hostile.
Clacla n’y comprenait plus rien. Etait-ce la solitude qui lui faisait avoir des hallucinations* visuelles ? Clarisse est donc sortie une troisième fois. Et là encore, elle voyait des signaux lumineux. Non elle n’était pas folle. Etait-ce un message ? Lui était-il destiné ? Elle a attrapé un crayon pour essayer de noter les signaux. Signal long, signal long, signal court. Stop. Signal court. Stop. Pour l’écrire plus vite, elle a utilisé un point pour un signal court . et un tiret pour un signal long - et une barre pour un stop /
On dirait du morse ! Voici le message qu’elle a intercepté :
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La suite de cette histoire a été imaginée par les élèves de l’école Saint-Etienne de Bourges.
Une fois le message décodé, Clacla appelle les organisateurs de la course et leur lit le message : « Le trésor se trouve sous ... ». Elle leur demanda ensuite si elle pouvait faire quelques escales car elle était très intriguée par ce trésor, tout autant que moi ... Après un temps d’hésitation, les organisateurs de la course accordèrent à notre chère Clacla quelques escales en lui assurant que le temps qu’elle mettra à trouver le trésor sera déduit de son temps de course. Les organisateurs avaient l’air très intéressés par ce trésor, je pense que c’est pour cela qu’ils ont accordé une escale à Clarisse.
Après avoir accosté, Clacla prépara un sac ... mais après mûre réflexion, elle se dit qu’elle ferait mieux de rester sur le bateau pour dormir car après tout, il faisait encore nuit. Le lendemain matin, dès que le soleil fut levé, Clarisse se réveilla avec un grand sourire, encore plus grand que d’habitude et me dit : « Allez ma petite baleine, c’est parti !!! ». Je lui répondis de revoir ce qu’elle avait dans son sac et de faire attention car elle était tellement pressée qu’elle ne s’était pas posée beaucoup de questions comme : Comment se fait-il qu’il y ait des lumières qui venaient de cette île ? Sous quoi se trouvait le trésor ? ...
Clacla avait vraiment hâte de trouver ce trésor, encore plus que moi ! Mais ni Clarisse, ni moi, n’avions une idée d’où il pouvait se trouver, nous n’étions même pas sûres qu’il soit sur cette île ...Après avoir vérifié qu’elle avait bien mis sa gourde, des petits sachets de nourriture (qu’elle avait gardés en cas d’imprévus), une corde, sa lampe, la fiche que son frère lui avait faite sur l’archipel et quelques petites choses dont elle pourrait avoir besoin, Clarisse descendit du bateau en prenant bien soin de m’emporter avec elle.
Quelques heures plus tard, Clacla et moi croissons enfin la route d’animaux, plus précisément des manchots empereurs. Après réflexion, Clarisse décida de s’approcher des manchots et remarqua quelque chose de bizarre ... c’était une bouteille coincée entre les rochers ... Clacla très intriguée décida de la prendre en faisant bien attention de ne pas effrayer les animaux. Dedans elle trouva cette carte :
Cela attisa sa curiosité, elle décida donc de la suivre pour découvrir quel était le trésor. Sur le chemin, nous croisâmes des animaux comme des morses, des pingouins, des otaries et plein d’autres que ne connaissions pas. Cependant la carte n’étant pas très claire ... Clarisse n’était pas très sereine ...
Le soleil était parti, une brume épaisse recouvrit le chemin. Au bout de quelques minutes, qui nous parurent très longues, nous étions complètement perdues ... Tout à coup, nous entendîmes une branche craquer, j’eus très peur ... On se retourna et on se retrouva nez à nez avec un ourson tout mignon. Clarisse se rapprocha de lui pour le caresser. Mais elle ne put le faire, nous entendîmes un énorme grognement ... Sa maman, visiblement très mécontente, nous regardait avec colère. Clacla se mit à courir. Elle courut si vite qu’elle ne vit pas, devant elle, un énorme trou ... Nous atterrissons dans une grotte sombre ... Un seul chemin devant nous, tout noir ... Courageusement nous décidons de suivre ce chemin, long et humide. Heureusement que Clarisse avait pris sa lampe ... Après un long moment, nous avons commencé à distinguer quelque chose ... En nous approchant, nous découvrîmes une énorme épave de bateau, un magnifique navire où flottait un drapeau noir bien connu : des pirates !!!
« Regarde ce magnifique bateau Kerguelen ! » me dit Clarisse. Je n’étais pas rassurée ... « Tu es sûre que tu veux aller voir ? » lui répondis-je. Mais Clarisse était très curieuse, nous montons donc à bord et là devant nous une immense inscription sur la coque du bateau : « Crémer ».
Clarisse s’arrêta net, elle fut très étonnée de voir son nom sur la coque du bateau ... Après quelques instants de réflexion, elle décida de continuer sa recherche en avançant dans le bateau. Après avoir exploré un certain nombre de recoins, elle se retrouva dans la cabine du capitaine, au centre de cette pièce majestueuse remplie d’épées ... un coffre. Tout à coup, je vis Clarisse changer de couleur !
« Kerguelen !!! Maintenant je sais, c’est comme dans l’histoire que maman me racontait quand j’étais petite : c’était l’histoire de Romain, il avait aussi trouvé un trésor ... Pour ouvrir ce coffre il faut qu’il soit transpercé par les premiers rayons du soleil, vite Kerguelen, nous n’avons pas beaucoup de temps. »
J’encourageais Clarisse, pour qu’elle réussisse à porter le trésor jusqu’à la sortie, surtout que nous ne savions pas très bien quelle heure il était. Nous arrivions juste à temps ... Le coffre s’ouvrit et, dedans, elle découvrit un parchemin ...
Avec ce parchemin, elle découvrit des objets anciens et l’histoire de son ancêtre. Quelle joie pour Clacla de retrouver un si grand trésor familial. Nous remontions, heureuses de cette découverte pour retrouver notre cher bateau Banque Populaire. Clacla commença par appeler tout le monde pour leur raconter notre aventure. Quelle belle escale, maintenant je vous laisse, car nous avons une course à finir...