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Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier, une envie de grand large

 

Le compte à rebours est lancé : dimanche à 13h27, le Maxi Banque Populaire XI débutera sa première transatlantique à l’occasion de la Transat Jacques Vabre. Compétiteurs passionnés et expérimentés, Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier sont prêts à tout faire pour aller au bout et bien figurer à l’arrivée.

Ce sont des temps suspendus et la fraîcheur qui fige les bassins du Havre n’y changera rien. Dans cette poignée d’heures qui séparent d’un grand départ, tout se mêle : les dernières sollicitations, la tête à la météo, les nuits qu’on aimerait bien plus courtes et l’envie de s’élancer, surtout. Armel Le Cléac’h sourit, parle du « plaisir à profiter des dernières heures à terre » avant de confier ressentir « l’impatience de prendre le départ ».

Armel : « Le Maxi Banque Populaire XI est prêt à partir »

Le marin a participé à six départs de la Transat Jacques Vabre (2005, 2007, 2009, 2011 , 2015, 2019) et son co- skipper en compte deux (2005, 2019). Chez eux, l’expérience se mesure aussi à la sérénité affichée avant le grand départ. « Je vais très bien dormir parce qu’on part en double, poursuit Armel. Ça n’a rien à voir avec une course en solitaire qui génère un tout autre stress ». Kevin ne dit pas autre chose : « moi aussi, j’ai l’avantage de bien dormir. Partir à deux, cela facilite les choses ».

Cet optimisme a été alimenté au fil des derniers mois au côté du Team, omniprésent pour préparer et optimiser le bateau pour sa première transatlantique, huit mois seulement après sa mise à l’eau. « Le Maxi Banque Populaire XI est prêt à partir, assure Armel. Nous avons fait tout ce qui était possible de faire dans le temps imparti. Ça fait des semaines qu’on se prépare pour ce grand rendez-vous. » L’objectif a été déterminé depuis longtemps déjà : « franchir la ligne d’arrivée en Martinique, engranger des milles parce que c’est un bateau jeune qui demande à progresser et être pris en main. » Les deux skippers ont la certitude, aussi, « qu’en réalisant une belle course, on pourra prétendre à une belle place au classement mais il faudra d’abord finir. »

Des conditions clémentes pour débuter

Désormais, plus question de regarder l’année écoulée. C’est le scénario qui débutera à partir de demain qui focalise les skippers qui s’astreignent à étudier avec minutie les conditions météo. « La meilleure façon de se préparer, c’est d’imaginer la course, de visualiser la piste comme peuvent le faire les skieurs, souligne Kevin. C’est ce que l’on fait en décryptant la météo, en analysant les prévisions qui deviennent toujours un peu plus précises. Cela nous permet d’anticiper nos premières manœuvres, de réfléchir aux réglages du bateau et à la façon de bien rentrer dans la course ». En matière de météo justement, les conditions offrent deux certitudes : la garantie d’assister à un départ majestueux et d’avoir le ciel dégagé à l’heure de partir enfin.

Armel confirme : « les conditions seront belles au départ avec du vent soutenu qui va nous mener sur un bord jusqu’à Étretat. Ça devrait voler vite, ce qui sera sympa visuellement pour le spectacle sur l’eau ». La vigilance sera accrue néanmoins sur un plan d’eau d’où partiront 79 bateaux. « La première heure sera très intense mais on en a l’habitude. Il y a potentiellement un risque de collision. Il faudra veiller à rester concentrés et assurer notre premier bord avec une manœuvre importante pour passer la bouée de dégagement. »

Ensuite, place à la traversée de la Manche, son trafic à gérer et « un vent qui va faiblir en arrivant vers la pointe bretonne ». Au programme : beaucoup de manœuvres en perspective et de réglages pour conserver une vitesse optimum. « La bonne nouvelle, c’est que nous n’allons pas faire face à une forte dépression comme ça peut être le cas parfois. Les premiers jours de course seront en revanche très tactiques et stratégiques ».

Kevin ajoute : « jusqu’à l’archipel Trindad et Martin Vaz, on connaît ce parcours, c’est le premier quart d’un tour du monde et on a déjà eu la chance de le faire. Après, il y aura sans doute un empannage à faire pour partir dans l’ouest avant de passer le Pot au Noir. Il reste une incertitude sur les algues, les fameuses sargasses. On va voir ce que ça donne sur un maxi trimaran avec ces nombreux appendices qui sont dans l’eau. J’espère que les bateaux seront assez rapides pour ne pas subir cela. »

Si la confrontation s’annonce passionnante avec les quatre autres Ultimes, Armel et Kevin sont bien disposés à donner le meilleur et conserver leur sérénité du moment jusqu’au soleil des Antilles.

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