Femmes d’à Bord : croisière 100 % féminine

D’après la Fédération Française de Voile, la participation féminine à la pratique de la voile est d’environ 20 %. Dans un environnement masculin, certaines femmes peuvent donc légitimement se sentir moins à l’aise. Pour éviter cet écueil, l’association France Voile Loisirs a imaginé des stages en bateaux de croisière à l’adresse exclusive des femmes, encadrés par des femmes. Présentation du concept « Femmes d’à Bord » et bilan des premiers stages.
La mer n’est pas une affaire d’hommes
« En plus d’acquérir des connaissances techniques, les femmes prennent confiance en elles grâce à nos stages. » Skipper des croisières « Femmes d’à Bord » organisées à Vannes, Valérie Tisseraud se montre enthousiaste quant à ce concept simple mais pourtant inédit dans l’hexagone. Il faut même traverser l’Atlantique et se rendre aux Etats-Unis pour lui trouver un équivalent. C’est l’association France Voile Loisirs qui a importé le concept. Force est de constater que la mixité ne garantit pas nécessairement l’égalité. « Il suffit de se balader dans un port pour remarquer qu’il y a très peu de femmes sur les voiliers de plaisance, et encore moins en situation de responsabilité », souligne Denis Sotinel, initiateur de « Femmes d’à Bord ». Dans des équipages majoritairement masculins, les attentes des femmes ne sont pas toujours entendues et beaucoup ne se sentent pas à l’aise, ce qui peut constituer un frein à leur apprentissage de la navigation. « Les femmes ont souvent du mal à s’imposer, à s’affirmer, confirme Denis Sotinel. La plaisance est travaillée par des questions de genre et dans l’imaginaire collectif, la voile est davantage une activité d’hommes. C’est bien sûr un cliché et nous proposons ces stages pour que les femmes trouvent enfin leur place.
« Les filles prennent plus d’initiatives à bord »
La participation aux croisières « Femmes d’à Bord » est volontaire et tous les autres stages de France Voile Loisirs restent mixtes. Cette année, quatre croisières 100 % féminines ont été organisées de juin à octobre, trois au départ de Vannes (à bord d’un RM 10.50) et une au départ de Saint-Brieuc (en First 31.7). « D’emblée, les filles sont plus détendues, moins en retrait que dans les équipages mixtes », assure Valérie Tisseraud. « Dans les stages classiques, les hommes se portent plus rapidement volontaires aux différentes manœuvres, surtout celles supposées plus physiques. Quand ils ne sont pas là, les femmes n’ont plus le choix. Il n’y a pas de rapport de force et elles doivent participer à toutes les manœuvres, prendre des initiatives. L’objectif est atteint ! »
Avec des femmes, je n’ai pas peur du regard des autres, il n’y a plus de barrière.
Corinne Le Borgne, stagiaireDes premiers retours positifs
Les stagiaires interrogées confirment les impressions de leur chef de bord. Claire Sideratos a participé à une croisière organisée à Vannes. Elle raconte : « J’avais fait deux stages auparavant, avec une majorité d’hommes. Ils n’étaient pas très indulgents et se montraient impatients comme en voitures (rires) ! En partant avec d’autres femmes, je me suis enfin sentie bien. Nous avons pris le temps de décomposer les manœuvres, d’approfondir tranquillement les choses. » Même impression pour Corinne Le Borgne, qui naviguait déjà avec son mari sur un monocoque de 12 m mais ressentait le besoin de suivre une formation. « Quand des hommes sont à bord, je me sens jugée, dit-elle. Avec des femmes, je n’ai pas peur du regard des autres, il n’y a plus de barrière. Avant, je prenais rarement la barre avec mon mari. Maintenant, je le fais sans problème ! Je me sens plus sereine, je sais de quoi je suis capable. » On le voit, les retours sont positifs et de nouvelles sessions seront organisées en 2017 (voir ci-dessous). Et quand plus personne ne s’étonnera de croiser une femme aux commandes d’un voilier, ces stages n’auront plus lieu d’être. Le chemin à parcourir est encore long pour en arriver là…
Crédit photo : Arnaud Bernier-FVL
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Bien accrochés au dos d’une dépression qui devrait les mener jusqu’au Cap Horn, le Mono Banque Populaire VIII et Armel Le Cléac’h possèdent ce matin plus de 390 milles d’avance sur Alex Thomson (Hugo Boss). Derrière, la lutte fait rage pour la 3ème place entre Jérémie Beyou (Maître Coq) et Paul Meilhat (SMA) séparés de seulement 6 milles au classement de 9h.
Pour ce dernier jour de l’année 2016, Armel a franchi en leader la barre symbolique des 5 000 milles à parcourir avant de rejoindre l’arrivée aux Sables d’Olonne. Quoi de mieux pour le skipper du Mono Banque Populaire VIII que de finir l’année année en tête du Vendée Globe ? Mais la route est encore longue et parsemée d’embûches, il faudra rester vigilant jusqu’au bout. Ce matin, Armel devance Alex Thomson de 133 milles.

Chaque début de mois, nous vous proposons un ouvrage autour du monde de la mer. Pour cette rentrée littéraire, nous vous proposons ce vendredi le premier roman de l’aventurière Catherine Poulain aux 10 prix littéraires, le « Grand Marin ».