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La gestion du stress, par Armel Le Cléac'h

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La gestion du stress, par Armel Le Cléac'h

Vainqueur de nombreuses courses nautiques et du Vendée Globe 2016-2017, Armel Le Cléac’h a démontré une remarquable capacité à résister à la pression et à gérer avec sang-froid toutes les situations, y compris les plus compliquées mentalement. Quelques semaines après son arrivée, Armel explique comment il parvient à réguler le stress, condition sine qua non pour briller en course au large…


Travailler en amont pour réduire la part d’inconnu et donc le stress

Armel Le Cléac’h : « Je n’ai pas de coach mental. Je travaille plutôt sur le fait de mettre en place une préparation la plus complète possible en amont des courses, qu’il s’agisse de transatlantiques ou de tours du monde.

Préparation technique, physique, mentale, météo, gestion des rendez-vous avant le départ… L’idée est de remplir les objectifs les uns après les autres avec mon équipe, dans un timing précis.

J’établis une routine, j’aime quand tout est bien en place. Cela permet de me mettre en orbite le jour du départ. Je peux partir sereinement, en ayant le sentiment d’avoir fait les choix les plus opportuns.
 »

« L’enjeu en mer : être le moins surpris possible »

« Du point de vue de la navigation pure, j’essaye de connaître le bateau le mieux possible avant de partir.

Il faut avoir vécu le maximum de situations pour pouvoir réagir rapidement et en ayant confiance une fois en compétition. D’où l’importance de parcourir un maximum de milles avant de partir en course.

Il faut acquérir des automatismes pour les manœuvres, les changements de voiles mais aussi savoir gérer les conditions météo les plus compliquées où le bateau est malmené.

 

J’avais des repères à bord, je savais que mon bateau était performant.

Armel Le Cléac'h


L’enjeu en mer est d’être le moins surpris possible. C’est quand on se sent dépassé par les événements ou la machine qu’on peut commencer à faire des bêtises ou à mal réagir. Cela peut devenir très stressant et générer de la peur.

Pour le dernier Vendée Globe, j’ai par exemple bouclé trois transatlantiques, en rencontrant des conditions de vent et de mer très variées. Cela m’a permis de réduire la part d’inconnu. Une fois engagé dans le tour du monde, j’avais confiance dans le bateau, je pouvais bien réagir. Je me posais moins de questions… J’avais des repères à bord, je savais que mon bateau était performant.
 »

De l’importance de s’accorder des moments de détente une fois en course…

« J’embarque des podcasts d’émissions de radio, de la musique, qui me permettent de mieux gérer mon calme. Cela permet de se détendre dans les moments plus calmes et de se couper de l’ambiance à bord.
 

Le stress est permanent à bord. Nous faisons corps avec le bateau en permanence

Armel Le Cléac'h


Il faut savoir s’aérer les neurones, être capable de couper, au moment du repas par exemple, ou quand tout est sous contrôle… Le stress est permanent à bord. Nous faisons corps avec le bateau en permanence. On est à son écoute, concentré sur le moindre bruit, sur les réglages, la vitesse, la météo.

Il est impossible de tenir 74 jours d’affilée non-stop, sans moments de repos et de détente. Savoir s’évader, dans des moments choisis, permet de faire les bons choix dans les heures et les jours qui suivent.
 »

Le Vendée Globe 2016-2017 : un scénario stressant.

« Dans le dernier Vendée Globe, j’ai connu des phases plus ou moins stressantes.

Lors de la descente de l’Atlantique, jusqu’au Cap-Vert, tout se passait pour le mieux. J’étais en tête, bien dans le match. Cela m’a permis de me mettre en confiance. Puis Alex (Thomson) a pris la tête de course, il a été très rapide. Il a fallu s’accrocher au rythme élevé qu’il imprimait.

Dans l’océan Indien il y a eu un mano a mano entre nous deux, jusqu’au cap Leeuwin. C’était intéressant d’avoir un bateau auquel se comparer en vitesse, pour maintenir la pression, ne pas s’endormir.

Puis je me suis échappé dans le Pacifique. J’ai franchi le cap Horn avec 800 milles et deux jours d’avance sur Alex. A ce moment-là, la pression vient moins de l’adversaire que de soi-même, de sa façon de gérer sa navigation.

 

Dans ma tête je commençais à me dire qu’il ne serait pas possible de terminer 2e du Vendée Globe une troisième fois de suite.

Armel Le Cléac'h


La remontée de l’Atlantique a été le moment le plus difficile  mentalement : un vrai chemin de croix, avec une météo très défavorable pour moi.
Tout s’est mal enchaîné et Alex (Thomson) est revenu très fort (jusqu’à 28 milles dans le tableau arrière d’Armel, NDLR). La météo ne m’a jamais permis de souffler. A chaque fois qu’un système était défavorable, je prenais un coup sur la tête. Cela rajoutait de la pression, qui plus est en fin de course avec la fatigue qui s’était accumulée.

Je pouvais entrevoir la victoire mais je me disais que ça allait être difficile jusqu’au bout. Dans ma tête je commençais à me dire qu’il ne serait pas possible de terminer 2e du Vendée Globe une troisième fois de suite.

Je n’ai rien lâché, je ne voulais pas avoir le moindre regret.
 Comme dans les derniers kilomètres d’un marathon, il fallait tenir jusqu’à l’arrivée… L’expérience des courses passées a servi à tenir cette pression. Le soutien des gens qui me suivaient à terre a également été très important. »

Quand la pression retombe…

« Autant de pression, ça use le mental, c’est dur pour les nerfs. Gagner enfin le Vendée Globe a été un immense soulagement.

Dès mon arrivée, j’ai répondu à de très nombreuses sollicitations médiatiques, je n’ai pas pris le temps de me reposer. Avec la fatigue accumulée, je suis tombé malade après que la pression de la course soit retombée…

Après coup, je suis content d’avoir vécu et surmonté cette expérience stressante qui me servira dans le futur.
 »

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