La voile au Japon

Le goût pour la régate au Japon ne date pas d’hier, et la Fédération nationale – l’équivalent de la Fédération Française de Voile – est née en 1932. Kazi, le magazine nautique de référence, qui est de l’épaisseur d’un « bottin » a été lancé en 1930, et continue à faire la part belle aux performances des régatiers japonais. Depuis plusieurs décennies, des entreprises multinationales, des collectivités territoriales ou des mécènes privés, financent des campagnes de Coupe de l’America ou de Volvo Ocean Race… n’hésitant pas à débaucher à prix d’or des marins pour la plupart Néozélandais. C’est ainsi que Chris Dickson a disputé les éliminatoires de la Coupe de l’America 1992 à San-Diego sur Nippon Challenge. Ce même Dickson a ensuite mené le VOR 60 Tokio (qui s’écrit bien avec un i !) dans la course autour du monde en équipage, qui s’appelait encore la Whitbread, son compatriote Ross Field, s’imposant sur le bateau Yamaha, avec un équipage composé pour moitié de jeunes Japonais. En juin 2017 aux Bermudes, c’est cette fois Dean Barker qui à la tête du syndicat SoftBank Team Japan, a mené l’AC 50 nippon. Yukoh Tada, chauffeur de taxi à Tokyo et musicien à ses heures, est devenu une légende dans son pays, à l’instar de ce que représente Éric Tabarly en France, après avoir remporté le BOC Challenge (tour du monde en solitaire, avec escales) dans sa catégorie en 1983. Kojiro Shiraishi qui le considérait comme son véritable mentor, a disputé les trois derniers Vendée Globe.
Le creuset olympique
Mais c’est assurément en voile olympique que le Japon fonde ses plus grands espoirs. Depuis une médaille d’argent à Atlanta 1996 en 470 femmes, puis une de bronze à Athènes 2004 en 470 hommes, l’équipe nationale est rentrée bredouille durant quatre olympiades, se contentant de places d’honneur. C’est pourtant l’une des meilleures nations du monde sur le célèbre 470. Sur tous les plans d’eau du monde, impossible de manquer Aiko Saito. À 60 ans, cette femme toujours souriante et bienveillante est à la tête de l’équipe nationale olympique depuis plus de dix ans, avec un objectif, celui de briller lors de la compétition de cet été. Elle-même a disputé ceux de Séoul en 1988 puis Atlanta en 1996, forcément en 470. « Nous avons de réelles chances de médailles en 470 hommes et femmes, ainsi qu’en RS :X hommes et Laser Radial » explique t-elle. De fait, ses deux « protégées » Kondo et Yoshioka ont été sacrées championnes du monde de 470 à Aarhus en 2018.
Le dériveur français dessiné en 1962 par André Cornu, a toujours séduit les coureurs japonais. Mais il n’est pas le seul… car lorsque l’on déambule dans les nombreuses marinas qui bordent les milliers d’île du « pays du soleil levant », on découvre des dizaines de voiliers de croisière dessinés en France par le Groupe Finot, construits notamment par Yamaha et New Japan Yachting dans les années 1980-1990, et qui portent de jolis noms comme Lune de Miel 550, Vent de Fête, Loup de Mer ou encore Vent de fête... Il est certain donc que l’accueil de la plus grande compétition au monde sera une belle fête de la voile.
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On l’a surnommée « île du Dragon », on a y tourné des films, et des auteurs de Mangas y ont trouvé source d’inspiration. Mais Enoshima dans le sud-ouest de Tokyo est d’abord un port de pêche, et surtout un vaste vaste port de plaisance. A l'occasion des compétitions sur le plan d'eau d'Enoshima au Japon, la Banque de la Voile vous propose une petite sélection d'ouvrages pour s’imprégner de la culture locale !
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