Le recyclage des bateaux en fin de vie

Près de 20 000 bateaux arrivent en fin de vie chaque année. Et comme une coque en polyester ou en aluminium n’est pas biodégradable, des solutions se sont imposées pour dépolluer et déconstruire. Plusieurs entreprises privées se sont donc spécialisées dans le recyclage, que ce soit pour les coques, les mâts et les voiles ; et la Fédération Française de Voile, via son département développement, poursuit une campagne de sensibilisation à travers son réseau des Écoles Françaises de Voile.
On dénombre aujourd’hui environ 700 000 bateaux de plaisance le long des côtes françaises, selon la direction du transport maritime du port et du littoral, 450 000 seulement seraient utilisés... Si l’on aperçoit de moins en moins d’épaves abandonnées sur les aires de carénage* ou sur des friches portuaires, 20 000 bateaux arrivent tout de même en fin de vie chaque année. La question de leur démantèlement se pose de façon récurrente. La prise de conscience collective et les actions menées, ont permis de multiplier par quatre le volume de « déchets nautiques » collectés : entre 2005 et 2015, nous sommes passés de 5 000 à 20 000 tonnes annuelles. Car aux coques, il faut ajouter les remorques, les combinaisons isothermiques, les brassières de sauvetage, les kayaks, les moteurs…
Un plan de sensibilisation lancé il y a dix ans par la FFVoile
En 2005, dans le cadre du plan de relance des Écoles Françaises de Voile, la Fédération Française de Voile a mis en place une opération de sensibilisation, avec la volonté de développer dans l’enseignement, la notion de protection de l’environnement. Jean Kerhoas, vice-président de la Fédération, en charge du développement, était au cœur de cette initiative : « nous avions initié une opération de ramassage des coques de dériveurs, des flotteurs de planche à voile usagés qui encombraient les terre-pleins et les hangars des écoles de voile et des clubs. À l’époque, nous avions un partenariat avec une société, qui avait financé totalement l’opération, mettant en place toute la logistique de son réseau, afin de collecter ce matériel puis ensuite de le retraiter soit pour le recycler soit pour le revaloriser énergétiquement. Cette opération d’envergure avait permis de collecter plus de 90 tonnes rien qu’en Bretagne ».
Pendant longtemps, les bateaux, une fois détruits, étaient enfouis et tout le monde reconnait que ce n’était pas la bonne solution !
Un spécialiste de la déconstructionL’ère de l’enfouissement est terminée
Depuis, les déchetteries acceptant ce matériel hors-d’usage se sont multipliées un peu partout sur le littoral et à proximité des plans d’eau intérieurs.
La Fédération Française de Voile a engagé récemment deux opérations de recyclage : une dans la région PACA, autour de Marseille et la Ciotat, et une autre en Bretagne. « Nous avons passé un accord avec l’Aper (Association pour la Plaisance Eco Responsable) spécialisée dans la déconstruction de bateaux et le recyclage », explique Jean Kerhoas. « Nous nous sommes aussi rapprochés de deux entreprises, Nautic Assistance et Les Recycleurs Bretons. L’opération a consisté à installer des bennes dans un certain nombre de sites à proximité de centres nautiques, dans le but que les écoles de voile et les clubs viennent y déposer leur matériel nautique usagé. Nous avons souhaité inscrire ce projet dans la politique de développement durable pour informer les jeunes (la moyenne d’âge des pratiquants en école de voile étant de 15 ans) de l’importance et la nécessité de protéger les lieux où ils pratiquent la navigation. » Aujourd’hui, une entreprise comme Les Recycleurs Bretons, a opté pour la revalorisation énergétique. Les coques des bateaux sont alors broyées, leurs composants d’abord triés manuellement puis automatiquement, avant d’être transformés en combustible solide de récupération. « Pendant longtemps, les bateaux, une fois détruits, étaient enfouis et tout le monde reconnait que ce n’était pas la bonne solution ! », explique un spécialiste de la déconstruction.
De belles idées de recyclage
Tandis que la question du respect de l’environnement, et notamment du recyclage, est plus que jamais dans l’air du temps, des conférences de sensibilisation ont lieu régulièrement. D’autres sociétés privées se sont spécialisées dans le recyclage avec succès. C’est le cas de 727 Sailbags une entreprise lorientaise, qui a vu son chiffre d’affaire bondir de 60 000 à 1,7 million d’euros en cinq ans. Le concept est de sillonner la France avec un camion afin de collecter des voiles usagées dans les écoles, les clubs, auprès de plaisanciers, de régatiers, de coureurs au large parmi les plus connus, puis les transformer pour créer des sacs de sport et de voyage, des sacoches, des pochettes, des coussins, poufs et autres objets de décoration. En 2014, 727 Sailbags a récupéré 55 000 mètres carrés de voiles, qui au lieu de finir dans des conteneurs, font le bonheur d’une clientèle avisée et ravie de posséder un sac dont le génois a disputé le Vendée Globe avec Armel Le Cléac’h, couru le championnat d’Europe de Finn avec Jonathan Lobert ou encore gagné la Route du Rhum avec Franck Cammas. Enfin, et c’est une jolie histoire. Jacqueline Tabarly, l’épouse d’Eric, et sa fille Marie, débarrassant une grange où étaient entreposées des voiles de Pen-Duick, ont décidé de les confier à 727 Sailbags, qui en a fait une série limitée de bagages très en vue.
Crédit photo : Rémi Besserre
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Loïck Peyron, vainqueur de la Route du Rhum 2014 à bord de Banque Populaire VII, détenteur du Trophée Jules Verne (en équipage à bord du Maxi Banque Populaire V en 2012), était de passage au Nautic de Paris ce midi. Le navigateur, nous livre son ressenti sur la course du skipper Saint-Politain et les obstacles de la course qui l’attendent.
Francis Joyon et ses équipiers (Bernard Stamm, Alex Pella, Clément Surtel, Gwénolé Gahinet et Sébastien Audigane) ont franchi la ligne d’arrivée du Trophée Jules Verne, ce jeudi matin, en un temps historique: 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes. Une veritable performance, quand on sait que ce mythique record (45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes) était déténu depuis 2012 par Loïck Peyron et ses hommes, à bord du Maxi Banque Populaire V.