Les champions olympiques français depuis 1972

1972 : Serge Maury, 40 ans après…
40 ans que la voile française attendait ça ! En remportant l’or en Finn lors des Jeux de Munich, Serge Maury succède à Jacques Lebrun, dernier champion olympique français en « yachting », en 1932 à Los Angeles. Sur le plan d’eau de Kiel, au nord de la République Fédérale Allemande, ce fils de tonnelier bordelais, sociétaire du Cercle de la Voile de Bordeaux Carcans Maubuisson, crée la surprise en s’imposant au nez et à la barbe des favoris.
La première régate, disputée dans les petits airs (comme la plupart des sept manches), donne le ton : là où 31 des 35 Finnistes choisissent le mauvais côté du plan d’eau - dont le Belge Jacques Rogge, futur président de Comité International Olympique, et l’Australien John Bertrand, qui remportera en 1983 la Coupe de l’America -, Serge Maury prend la bonne option et s’impose d’entrée. Mais le vrai tournant a lieu sur l’avant-dernière manche : le vent tombant peu à peu, seuls trois marins parviennent à finir classés, dont le Français, deuxième, derrière le Hongrois Gyoergy Finaczy, qui coupe la ligne au bout de… 3h36. Le Bordelais, alors quasiment assuré du titre, doit cependant prendre son mal en patience : l’absence de vent puis une journée « off » en mémoire des victimes de l’attaque terroriste de Munich retardent de deux jours la dernière manche. Finalement, la délivrance survient le 8 septembre, le protégé de Philippe Soria assurant la quatrième place, largement suffisante pour lui permettre de terminer nettement devant le Grec Ilias Hatzipavlis et le Soviétique Victor Potapov.
A 26 ans, Serge Maury, qui sera sacré champion du monde l’année suivante à Brest, obtient, avec le cycliste sur piste Serge Morelon, l’une des deux seules médailles d’or françaises de ces Jeux de Munich.
Nous ne nous sommes jamais trompés l’un l’autre sur notre volonté d’aller jusqu’au bout .
Luc Pillot, athlète et Champion olympique en 19881988 : Péponnet-Pillot, l’or de la maturité
Quatre ans après avoir décroché de justesse le bronze en 470 aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 au terme d’une dernière manche d’anthologie (dessalage puis remontée), Thierry Péponnet et Luc Pillot débarquent à Séoul avec la ferme intention de monter, cette fois, sur la plus haute marche du podium. Champions du monde et d’Europe deux ans plus tôt, le Havrais et l’Aubois justifient pleinement leur statut de favoris en domptant un plan d’eau de Pusan venté. Ils décrochent ainsi l’une des six médailles d’or françaises des Jeux Olympiques sud-coréens devant les frères Tynu et Toomas Tyniste (URSS) et les Américains John Shadden et Charles McKee. « Nous ne nous sommes jamais trompés l’un l’autre sur notre volonté d’aller jusqu’au bout », dira plus tard Luc Pillot qui ajoutera, à propos du tandem qu’il formait avec le barreur : « Nous naviguions ensemble depuis sept ans et nous connaissions très bien nos qualités complémentaires, aussi bien sur le plan physique que mental. »
Reste que ce titre historique, le premier de la France en 470 (et seul à ce jour), ne reçoit pas l’écho médiatique qu’il mérite, puisqu’il tombe en plein scandale Ben Johnson, le sprinteur Canadien. Convaincu de dopage après avoir remporté le 100 mètres, Johnson est renvoyé à la maison le jour même. Après ces Jeux, Peponnet et Pillot passeront à d’autres supports, goûtant notamment au match-racing, à la Coupe de l’America et même à la course au large.
1988-1992 : Le doublé du Tornado
Seul catamaran olympique entre sa première apparition aux Jeux, en 1976 et sa dernière, en 2008, le Tornado aura offert à la voile française un doublé inédit, et en particulier à Nicolas Hénard, sacré champion olympique en 1988 avec Jean-Yves Le Déroff et quatre ans plus tard à Barcelone avec Yves Loday. Le Nordiste avait débuté sa première campagne olympique deux ans avant les Jeux de Séoul, avec l’objectif de faire un résultat sur… les Jeux de Barcelone prévus en 1992. Mais son association avec le Brestois Jean-Yves Le Déroff - intronisé début juillet 2016 président de l’Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques - fait merveille plus tôt que prévu. Après s’être lancés « comme des fous furieux » dans une préparation olympique commando, les deux hommes, bénéficiant d’un matériel technologiquement en avance, surclassent la concurrence à Pusan, où se déroulent les épreuves de voile.
Notre démarche était quasi scientifique.
Nicolas Hénard, athlète et double Champion olympique en 1988 et 1992
Vainqueurs de la première manche avec plus de deux minutes d’avance sur leurs poursuivants, ils se paient le luxe de ne pas prendre le départ de la dernière, d’ores et déjà assurés du titre olympique, permettant à la voile française de remporter une deuxième médaille d’or à Séoul. « Nous avons suivi une préparation d'enfer, à la fois technologique, physique, stratégique, tactique, et psychologique. Notre démarche était quasi scientifique », se souviendra plus tard Nicolas Hénard. Quatre ans plus tard, l’intéressé ayant changé d’équipier, est associé à un des meilleurs spécialistes du Tornado, Yves Loday, alias « Monsieur Catamaran ». La préparation est loin d’être un long fleuve tranquille, tandis que les conditions capricieuses du plan d’eau de Barcelone rendent les régates plus compliquées. Malgré cela, les deux hommes, profitant notamment des erreurs des Américains Randy Smyth/Keith Notary sur la dernière manche, parviennent à offrir à la voile tricolore un deuxième titre consécutif en Tornado. « La médaille d'or, c'est un petit peu de la chance. Ça ne se joue à pas grand-chose. C'est celui qui fait le moins de bêtises qui gagne », racontera le marin de Pornichet, Yves Loday, dont la suite du parcours est restée intimement liée au catamaran de sport, puisqu’il a contribué à en dessiner, avec succès, de nombreuses gammes (SL, Topaz, Dart, Extreme 40…).
Franck David, Barcelone 1992
C’est dans la peau d’un des favoris pour le titre olympique que Franck David débarque à Barcelone. Champion du monde junior en 1988, il remporte avant les Jeux le titre mondial en Planche Lechner, de quoi afficher ses ambitions, malgré son jeune âge (22 ans). Les faits lui donnent vite raison, puisqu’à mi-parcours, il est assez nettement en tête au général et semble se diriger vers un sacre tranquille. Sans doute trop confiant, le sociétaire des Crocodiles de l’Elorn, à Brest, se relâche, si bien qu’à l’attaque de la dernière manche, il est deuxième, derrière l’Américain Mike Gebhardt. « Pour le devancer, il fallait que je gagne et que lui fasse troisième sur cette ultime régate, c’est exactement ce qu’il s’est passé, se souvient le Parisien de naissance, devenu Breton d’adoption lorsque ses parents ont tout plaqué pour s’installer sur l’île d’Arz, dans le Golfe du Morbihan. Ce qui m’a mis en confiance sur cette dernière manche, c’est que j’étais assuré d’une médaille, donc j’avais déjà un gros sentiment de satisfaction. Je suis parti sans me poser de questions, en me disant que je n’avais rien à perdre, c’est l’avantage de la jeunesse. » Pour… 0,3 point, Franck David est sacré champion olympique, une grande première en planche à voile, support olympique depuis 1984.
Après « un bon mois d’euphorie », l’intéressé décide alors de retourner sur les bancs de l’université pour finir sa Maîtrise d’économie-gestion à Paris-Dauphine, persuadé de pouvoir retrouver rapidement son niveau après cette pause estudiantine pour participer aux Jeux d’Atlanta. Las, il termine troisième de la sélection française et doit renoncer à défendre son titre outre-Atlantique. « J’ai eu un peu de regrets, ces deux années d’études m’ont été fatales d’un point de vue sportif. Psychologiquement et physiquement, cela a été long de se remettre en route, je n’ai commencé à réellement retrouver mon niveau qu’à la fin des sélections. »
Les regrets passés, Franck David, qui se reconvertira dans le marketing et la communication, essentiellement dans le milieu de la voile, garde un « souvenir magique » de son titre olympique. « A chaque fois que les Jeux commencent, les émotions remontent », conclut-il.
Je m’étais fixé un objectif et je l’avais atteint.
Faustine Merret, athlète et Championne olympique en 2004Faustine Merret, Athènes 2004
« Nous en avons pleuré de joie… » Président de la Fédération Française de Voile, Jean-Pierre Champion n’oubliera jamais ce 24 août 2004, jour du sacre olympique de Faustine Merret en planche Mistral. En décrochant l’or de justesse devant l’Italienne Alessandra Sensini et la Chinoise Yin Jian, la Brestoise redonne le sourire à une voile française, sortie « fanny » des deux éditions précédentes des Jeux, à Atlanta puis Sydney. Jusque-là habituée aux podiums européens et mondiaux, ce petit bout de femme (1,63m, 55 kg), réussit enfin à faire sauter le verrou psychologique qui l’empêchait de monter sur la plus haute marche. « Cette médaille aux JO représentait pour moi un message fort : que la vie vaut d’être vécue malgré les épreuves et embûches, qu’il ne faut rien lâcher ! », confiera celle qui, au début de l’adolescence, fut frappée par un drame familial, le décès de sa mère. Le sport est alors devenu une planche de salut qui l’a finalement menée jusqu’aux sommets de l’Olympe sur le plan d’eau d’Agios Kosmas, à 26 ans.
A son retour de Grèce, la sociétaire des Crocodiles de l’Elorn décide de tourner la page : « Je m’étais fixé un objectif et je l’avais atteint, il était temps pour moi de passer à la deuxième phase, préparer ma reconversion professionnelle ». Elle intègre l’INSEP pour passer son professorat de sport, mais le virus de la compétition et ses entraîneurs la rattrapent par la manche et elle décide finalement de relever le défi de se qualifier pour les Jeux de Pékin. Elle y parvient, mais en Chine, sur une planche, la RS:X, moins adaptée à son physique, elle ne finit que 11e. Cette fois, la deuxième phase peut vraiment commencer et la Brestoise retourne chez elle dispenser son savoir-faire, avant de prendre en 2013 la direction du Pôle France Voile olympique et Voile légère de Brest.

Charline Picon, Rio 2016
Charline Picon remporte la médaille d’or chez les femmes à l’issue d’une finale dans laquelle elle a fait preuve d’une détermination sans faille pour l’emporter sur sa concurrente chinoise. La véliplanchiste licenciée au Club Nautique de La Tremblade et soutenue par la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, après un titre mondial et 3 titres européens, décroche le graal : la médaille d’or aux Jeux Olympiques.
Charline Picon, THOMAS GOYARD, CAMILLE LECOINTRE et ALOISE RETORNAZ, Tokyo 2020
Après le report d'une année des Jeux Olympiques, les plus grands athlètes du monde se sont donnés rendez-vous à Tokyo. Les compétitions et entraînements tronqués au cours des 12 mois précédents les Jeux, n'ont pas empêché 4 tricolores de remporter de belles médailles à Tokyo.
Charline Picon remporte la médaille d'argent en RS:X après une belle bataille sur le plan d'eau d'Enoshima face à deux redoutables concurrentes chinoise et anglaise. Côté hommes en RS:X, Thomas Goyard, soutenu par la Banque Populaire Méditerranée, remporte, lui aussi, la médaille d'argent malgré une disqualification pour faux départ lors de la medal race.
Camille Lecointre et Aloïse Retornaz complètent la liste des médaillés tricolores en remportant la médaille de bronze en 470 suite à une finale rocambolesque faisant appel au jugement vidéo.
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Du 5 au 21 août, tous les regards seront tournés vers Rio et le plus grand événement sportif au monde : les Jeux Olympiques ! 396 sportifs représenteront la France dont 15 marins répartis dans 10 disciplines. Pour l’occasion, Banque Populaire vous ouvre les portes de l’univers olympique et vous invite à vivre une expérience unique. Pour cela, vous n’avez qu’une seule chose à faire, suivre le guide Armel Le Cléac’h, skipper du Mono Banque Populaire et premier supporter de l’Equipe de France Olympique, qui sera votre interlocuteur privilégié à Rio !

Cette première journée était une belle journée pour les Français qui ont affiché une super forme ! Les RS:X hommes et femmes, les Laser et Laser Radial ont ouvert le bal aujourd’hui pour les épreuves de voile qui se déroulent dans la baie face à la Marina da Gloria. Deux zones de navigation à l’intérieur de la baie pour inaugurer le plan d’eau aujourd’hui : Pao de Açucar pour les planches à voile RS:X et Escola Naval pour les Laser et les Radial. Avec un vent oscillant entre 8 et 10 nœuds, perturbé par les reliefs, et entre 15 et 18 nœuds dans les moments les plus ventés avec un renforcement thermique, les différentes séries ont eu de quoi disputer de belles régates.
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Vibrez avec l'équipe de France Olympique à Tokyo !
