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Petite histoire des courses transatlantiques

Alors que 79 bateaux disputent la Transat Jacques Vabre, la traversée de l’Atlantique n’avait, il y a des dizaines d’années, rien d’anodin. Retour sur la démocratisation d’une épopée qui a d’abord épousé la trajectoire des grands explorateurs puis celle des aventuriers avant de devenir un incroyable terrain de jeu.

Publication :

Banque Populaire @VoileBanquePop

Par :

Arrivée TJV 2015

 

Même les plus grands exploits peuvent être banalisés. C’est le cas en course au large pour la traversée de l’Atlantique. Malgré les alizés à trouver, les grains à éviter et l’enchaînement des efforts à endurer, elle s’est grandement démocratisée. Loïck Peyron, ancien skipper de Banque Populaire et touche-à-tout génial de la discipline, ne dit pas l’inverse : « Il y a 50 ans, c’était un événement de traverser l’Atlantique, confiait-il dans un récent ouvrage*. Désormais, ça ne l’est plus du tout, il y a des centaines de personnes qui le traversent en solitaire et qui démontrent que cela est accessible ».  Les skippers contemporains n’ont plus ce goût immodéré du risque et la sensation de réaliser un challenge inatteignable. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas.

 

Les grandes découvertes et les premiers exploits

Il a fallu du temps pour que l’Atlantique en particulier et les océans en général deviennent des terrains de jeu. Le premier enjeu fut de le délimiter et ça a mis du temps : les Hommes ont attendu le XVème siècle pour accepter la rotondité de la terre. Découvrir ce champ des possibles a eu pour impact d’accélérer les échanges économiques et conforter la puissance des nations envoyant leurs hommes à la mer. Les Chinois, les Polynésiens et les Vikings sont les premiers à s’aventurer au large et les Européens se rattrapent à l’orée du XVème siècle, quand le large offre l’opportunité de créer de nouvelles lignes commerciales entre les continents. C’est le temps des grandes découvertes (Christophe Colomb en 1492) et des premières expéditions à travers le monde, dans le sillage du Portugais Magellan (1519-1522), du Britannique Francis Drake (1577-1580) et des navigateurs néerlandais. Les Français ne sont pas en reste : entre 1711 et 1719, onze navires établissent une ligne maritime entre l’Hexagone et le Pérou, affinant un peu plus les connaissances à propos du passage du Cap Horn surtout mais aussi de l’Atlantique.

Traverser l’océan qui sépare le Vieux continent de l’Amérique n’est donc lié qu’à des préoccupations commerciales, militaires et stratégiques. Pour le temps des exploits, il faut attendre Joshua Slocum, capitaine né en Nouvelle-Écosse et formé sur toutes les mers du globe, qui est le premier à tenter en solitaire le tour du monde. Son embarcation est un ancien bateau de pêche aux huîtres, 11,20 m de long, 4,3 m de large avec une longue quille et un safran. Il s’appelle « Spray » et parcourt 46 000 milles à travers le monde. Dans son sillage, les initiatives d’aventuriers – et de têtes brûlées – se multiplient. Il y a Alfred Johnson, pêcheur de 29 ans, qui rallie en solitaire le Pays de Galles depuis le Massachusetts en 51 jours en 1876. À 29 ans, il vient de réaliser la première transatlantique en solitaire de l’histoire.

 

Les premiers jalons d’une confrontation sportive

À ces initiatives intrépides, se succède bientôt l’envie de la confrontation. Le sport, enfin. En 1878, l’Américain William Albert Andrew organise une course entre Boston et Le Havre à bord d’un bateau de 5,80 m. Seul un autre concurrent se présente sur la ligne et Andrew, avec son frère comme équipier, est le seul à rallier la France. En 1905, en équipage cette fois, c’est la Kaiser’s Cup entre Sandy Hook, dans l’État de New-York, et le Cap Lizard, en Cornouaille, la côte ouest de l’Angleterre. Onze bateaux y participent et l’équipage de Charlie Barr - une cinquantaine d’hommes sur un monocoque lancé à plus de 20 nœuds de moyenne - s’impose en l’espace de douze jours.  

Ensuite, il faut attendre l’abnégation de l’Irlandais Herbert Hesler, ancien officier de la Marine britannique, réputé outre-manche pour avoir miné le port de Bordeaux, alors occupé par les Allemands, en 1942. À l’issue de sa retraite militaire, il rêve d’organiser une course transatlantique. Hesler est rejoint dans son entreprise par Francis Chichester, as de l’aviation et de la navigation. Soutenus par le journal The Observer, ils lancent l’OSTAR, une course en solitaire entre Plymouth et New York. Chichester remporte la 1ère édition et un Français la seconde. Il s’appelle Éric Tabarly et son succès à bord de Pen Duick II popularise la course au large chez les Français, au point que le Général de Gaulle félicite l’officier de la Marine française au salon nautique.

 

L’OSTAR devient ensuite « la Transat Anglaise » et donne des idées : les Français veulent « leurs » courses, leurs jauges et leurs envies d’aventure. La Route du Rhum naît en 1977, un an après la Mini-Transat alors que la Transat Jacques Vabre voit le jour en 1993. En solitaire, il est désormais possible de traverser l’Atlantique en sept jours et ce n’est pas un hasard si l’organisation de la Transat Jacques Vabre a ajouté deux points de passage dans l’Atlantique pour ‘rallonger’ le parcours des Ultimes (7500 milles) et des IMOCA (5800 milles) cette année. Car la vitesse ne fait pas tout. Loïck Peyron est celui qui l’explique le mieux : « la recherche et la technique des bateaux ont fait des bonds de géant. Ils sont plus malléables, plus fiables, plus rapides. Mais la vocation première de la voile doit être de faire rêver ceux qui restent à terre. Ce qui fascine, avant tout, c’est le temps passé en mer et l’aventure. ». Quand on prend la mer, l’ère des pionniers et la fascination qu’ils suscitent ne sont jamais loin.

 

*’Voile : Courses de légende’, édité chez Amphora

 

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