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Récit d’une Route du Rhum entrée dans l’histoire

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Banque Populaire @VoileBanquePop

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Récit d’une Route du Rhum entrée dans l’histoire

L’histoire de la victoire de Loïck Peyron et de Banque Populaire VII dans la Route du Rhum 2014 recèle tous les ingrédients d’un roman presque trop parfait pour être vrai. Le contexte : la Route du Rhum, 10ème du nom, mythe parmi les mythes. Les protagonistes : les meilleurs marins du moment, à la barre des machines de tous les superlatifs, Thomas Coville et Sodebo, Francis Joyon et Idec Sport, Yann Guichard et Spindrift 2… Et un appelé de dernière minute suite au forfait d’un autre grand nom, Armel Le Cléac’h : Loïck Peyron, à qui la Route du Rhum se refuse obstinément malgré pas moins de 6 participations. Le skipper avait d’ailleurs inscrit cette transat de légende vers Pointe-à-Pitre à son programme, en mode « vintage », aux commandes d’un petit trimaran jaune, réplique exacte de l’Olympus de Mike Birch, vainqueur en 1978, donc dans une catégorie toute autre et sans objectif de victoire.

Je doutais de ma capacité à suppléer un athlète de la trempe d’Armel le Cléac’h, qui se préparait minutieusement depuis des mois à ce challenge, la Route du Rhum, en solo et en multicoque géant…

Loïck Peyron, Skipper

Une première réponse négative

En d’autres termes, Loïck est, en cette fin d’été 2014, tout sauf prêt et disponible pour relever un challenge unique, surhumain. Lorsque Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire, l’appelle en août 2014, lui demandant de reprendre « au débotté » la succession d’Armel le Cléac’h, gravement blessé à la main, à la barre de l’un des plus grands trimarans de course au monde, Banque Populaire VII, la première réaction est d’emblée négative. « A 55 ans révolus, la page des grands trimarans en solitaire était pour moi définitivement tournée », raconte Loïck avec quelques mois de recul. « Je doutais de ma capacité à suppléer un athlète de la trempe d’Armel le Cléac’h, qui se préparait minutieusement depuis des mois à ce challenge, la Route du Rhum, en solo et en multicoque géant… »

Une Route du Rhum rêvée, visualisée mentalement…

Mais l’homme, au-delà du professionnalisme, adore les défis. Il prend toute la mesure de l’entreprise, et la confronte mentalement à ce qu’il sait de lui-même, de son physique, de ses réflexes, et de son sens marin. « J’ai demandé un délai, non pas de réflexion, mais de test », précise-t-il. « Il me fallait naviguer quelques heures à bord, avec l’équipe Banque Populaire. Je savais qu’en quelques encablures, je serais en mesure de jauger de ma capacité ou non à relever le défi. » Test concluant, Loïck accepte. « Je connaissais la qualité des équipes techniques de Banque Populaire, et j’avais toute confiance en leur capacité à me mettre dans les meilleures conditions possibles pour me lancer sur la ligne de départ de Saint-Malo. Je n’ai pas été surpris. Je me suis préparé comme à mon habitude, en mettant l’accent sur les schémas de course. Cette Route du Rhum, je l’ai rêvée, visualisée bord après bord, mentalement. Choix de route, décisions de trajectoires, enchaînements des manœuvres… J’ai décomposé le voyage phase par phase dans ma tête, à l’instar d’un slalomeur qui avant le départ, reproduit mentalement la moindre aspérité, la moindre courbe, la moindre bosse d’un parcours de descente. Armel et Marcel van Triest m’ont été d’un grand secours. Au coup de canon, nos schémas de course étaient limpides. Ma trajectoire et tous mes gestes, au moins ceux des premiers jours, m’étaient connus. Il ne me restait qu’à les exécuter. C’est là qu’intervient mon véritable doute ; étais-je encore capable de retrouver ce sixième sens, ces réflexes indicibles qui depuis près de 40 ans m’habitent lorsque je navigue, en multicoque de surcroît ? Avais-je encore cet instinct, ces inspirations qui font de moi l’un des rares pilotes de multicoques à n’avoir jamais chaviré ? Seule l’épreuve du feu pouvait me le dire. Et cela a été incontestablement mon plus grand bonheur de cette course, au-delà du résultat final ! Les vieux réflexes étaient bien présents ! L’anticipation, les mouvements du bateau, les lourdes manœuvres, les schémas météos s’imposaient à moi comme autant d’évidences instinctives et viscérales. »

Pour ne pas subir la taille du bateau, il me fallait être à l’attaque en permanence, et être le premier à prendre les initiatives décisives.

Loïck Peyron, Skipper

Déficit de sommeil : danger !

Reste la dureté de l’exercice. Les premières 48 heures de course sont non seulement cruciales pour enchaîner sans coup férir les grands temps forts météo, mais aussi terriblement exigeantes, tant les mouvements d’un multicoque géant, sur mer formée, sont aussi brutaux qu’imprévisibles. Loïck Peyron, tout à sa concentration et à sa vigilance de ne rater aucun des rendez-vous qu’il s’est fixé sur l’échiquier Atlantique, néglige son sommeil et sa récupération.  « Pour ne pas subir la taille du bateau, il me fallait être à l’attaque en permanence, et être le premier à prendre les initiatives décisives », poursuit-il. « Premier à Fréhel, premier à virer de bord en Manche et à prendre d’emblée la direction des opérations pour imposer mon tempo dans le golfe de Gascogne. Les 48 premières heures sont passées en vitesse accélérée… me laissant en dette de sommeil ! Je m’en suis voulu, car c’est ainsi qu’on se met en danger. Et la sanction est vite tombée. Une embardée, le bateau qui vient buter contre une lame moins ordonnée, et me voilà en vol plané dans le cockpit. Je m’écrase contre une aspérité. Souffle coupé, douleur. Je m’en veux tellement, que je vais, 7 jours durant, refuser la douleur, la nier. Ce n’est que le lendemain de mon arrivée à Pointe-à-Pitre que, n’y tenant plus, j’irai à l’hôpital passer une radio. »

Une parenthèse unique

Visualisation mentale, force mentale, sélection mentale… Une Route du Rhum vécue comme un voyage intérieur par un marin plus que quiconque pénétré de toutes les ficelles d’un métier toujours exercé sur le fil du danger. « Après la dorsale décisive dans l’est des Açores, on a fait le trou. La navigation est devenue plus sereine. Armel veillait au grain, m’alimentant régulièrement depuis la terre de petites alertes sur les choses à surveiller, l’usure d’une drisse, le réglage d’un foil… Marcel (Van Triest, routeur) et moi nous comprenons à demi-mot, et là encore, ses messages laconiques faisaient mon bonheur. Banque Populaire, toute l’équipe réunie autour de Ronan Lucas, Marcel van Triest et Armel Le Cléac’h m’ont offert une parenthèse unique dans ma vie et dans ma carrière, une expérience étonnante, totalement inattendue, qui m’a permis de me sublimer et d’accomplir ce qu’aujourd’hui, avec le recul, j’appelle encore, « un truc de fou ! ».

 

Crédit photo : T. Martinez/BPCE

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