Philippe Mourniac Directeur de l’Équipe de France de voile olympique (depuis septembre 2021)

Philippe Mourniac passe les premières années de sa vie à Compiègne dans l’Oise, bien loin de toute façade maritime. Il ne le sait pas encore mais son destin bascule lorsque ses parents déménagent à Sainte-Maxime, dans le golfe de Saint-Tropez. Philippe est âgé de 6 ans. « J’ai alors testé plusieurs sports : le tennis, le basket, le foot… Mais la voile est vite devenue la discipline la plus pratiquée, et je me suis tout de suite inscrit dans une démarche de régate », raconte-t-il. Il dispute ses premières courses en Optimist à 7 ans, démontre très tôt un farouche esprit de compétition et devient l’un des meilleurs Français.
Une première participation à la Coupe de l’America dans le cadre de son service militaire
Philippe Mourniac enchaîne les courses en 420, avec succès. « Le chemin semblait tout tracé mais mes études scientifiques, qui demandaient beaucoup d’investissement, ont mis un point d’arrêt assez important dans ma carrière », explique-t-il. « Pendant ces années, le bateau continuait à faire partie de ma vie, mais l’aspect compétition était mis de côté. Mais dans le cadre du service militaire, j’ai intégré le bataillon de Joinville et eu l’opportunité de participer à la Coupe de l’America 1992 à San Diego, avec Marc Pajot sur Ville de Paris. Cette expérience m’a replongé dans le haut niveau, cela a été une excellente piqûre de rappel. »
1993-2000 : les années olympiques
Fort de cette expérience, à son retour de San Diego, Philippe décide de se lancer en Tornado (un catamaran de sport), associé à son frère Jean-Christophe. Les frères Mourniac font partie de l’Équipe de France de voile entre 1993 et 2000. Ils font donc deux préparations olympiques, pour les Jeux d’Atlanta (en 1996) et de Sydney (en 2000). Les deux fois, ils passent tout près de la qualification mais ne participent finalement pas aux JO. En revanche, ils décrochent deux belles médailles mondiales (l’argent en 1995 et le bronze en 2000). « Le niveau en Tornado était très relevé en France et il y avait énormément d’émulation. C’était une période de vie très intense, avec beaucoup d’engagement », souligne Philippe Mourniac.
Trimarans Orma, Coupe de l’America, match-racing, TP 52 : une démarche transversale
En parallèle de ses navigations en Tornado, il côtoie le milieu de la course au large en tant qu’équipier sur des trimarans Orma de 60 pieds, principalement le Bonduelle de Jean Le Cam. Sur le même circuit, il navigue aussi sous les couleurs de Banque Populaire avec Lalou Roucayrol puis Pascal Bidégorry. Dans les années 2000, on le retrouve sur le World Match Racing Tour et sur les superbes TP52 – entre autres. Il participe à nouveau à la Coupe de l’America, en 2003 avec le Défi français Areva, puis en 2007 avec l’équipe allemande. « Notre génération a été la première à avoir une démarche transversale, avec la capacité à toucher à beaucoup de supports », analyse Philippe Mourniac.
Une reconversion dans le coaching
Au début des années 2010, il décide de se reconvertir et prend la voie du coaching. Il monte en compétences et, fin 2015, il devient entraîneur de l’Équipe de France de 470 hommes. Il accompagne les duos retenus dans cette série pour les JO de Rio et de Tokyo. En septembre 2021, il remplace Guillaume Chiellino à la tête de l’Équipe de France de voile olympique. « Je n’ai pas hésité bien longtemps à accepter ce poste. Honnêtement, le fait que les JO 2024 se disputent à la maison a penché très fortement dans la balance », confie-t-il. « C’est une opportunité qui ne se présente qu’une seule fois dans une vie, il faut bien en avoir conscience. Les athlètes de l’Équipe de France veulent marquer de leur empreinte ces Jeux Olympiques sur le plan d’eau de Marseille. Notre équipe est hyperperformante et motivée, elle peut faire de grandes choses. »