Comment s’annoncent les premières 24h à bord ?
Les premières 24h, et même 48h se feront en mode « Figaro », ce sera de la régate, on va dormir par toutes petites tranches et manger peu. Même si les conditions météo sont bonnes il y aura quand même beaucoup de trafic, on va traverser le cap Finisterre sur une « autoroute » de cargos, bateaux de commerce, de pêche… Il va falloir être très vigilant, car comme on l’a déjà vu sur les éditions précédentes, cela peut malheureusement créer des grosses déceptions.
Nous avons de bonnes conditions pour commencer la course, ça va aller vite. C’est un départ favorable pour tous les bateaux mais en particulier pour ceux équipés de foils, car l’angle du vent est bon pour nous. Par contre ça va être assez sportif, et dès les premières 48h il va falloir être devant, avant la phase de transition qui aura lieu mardi. Même si c’est un marathon, il faudra être dans le tempo, dès le début.
Te faut-il du temps pour te réadapter ? Penses-tu avoir le temps de dormir, de manger, durant les premières heures ?
Sur les premières 24 heures, je vais dormir uniquement par petites tranches et seulement grignoter, les bons repas arriveront plus tard, on verra en fonction des conditions. Mais il ne faut pas non plus que je me mette « dans le rouge ». Surtout que la première nuit risque d’être assez fraîche, assez tonique. Ils annoncent un peu de vent, même si ce n‘est pas fort et il y aura des grains, il va falloir manœuvrer, se ré-amariner un peu, retrouver ses repères. Finalement, je pense que d’ici 3 ou 4 jours la « routine » va se mettre vraiment en place, le rythme du Vendée Globe sera là.
C’est donc dans des conditions idéales qu’Armel Le Cléac’h prend le large vers le cap Finisterre. Poussé par 15/20 nœuds de vent, le skipper devrait rejoindre les côtes espagnoles lundi matin. Le vent devrait alors forcir pour atteindre 35 nœuds.
Et découvrez l’avis d’un expert : Louis Bodin, météorologue chez TF1 et RTL :
« Si tu regardes les routages et la météo, tu vois que les skippers vont naviguer jusqu’au cap de Bonne Espérance dans des conditions très maniables et favorables à la vitesse, hormis lors du passage du Pot-au-noir qui reste aléatoire. Les conditions sont incroyables. Sur le papier, s’il avait fallu dessiner une situation favorable aux bateaux à foils, je crois que c’est exactement celle qui se serait présentée. Sur les premiers jours de course, ils vont être en permanence sur des angles entre 120 à 140 degrés du vent qui permettent aux foils de fonctionner et cela jusqu’à l’équateur. Le passage du Pot-au-noir sera peut-être plus compliqué, viendra ensuite le retour des alizées de l’hémisphère Sud avec des angles entre 90 et 100 degrés du vent, propices à la vitesse. »