Ils se sont longtemps côtoyés sur les pontons avant de se retrouver à bord du même bateau. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont des itinéraires similaires, une expérience conséquente et cette même envie dès qu’il s’agit de prendre la mer. À cinq jours du départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, retour sur une relation particulière qui contribue à ce que chacun donne le meilleur.
« Disposer d’un des bateaux les plus beaux et les plus performants de la flotte, optimisé jusque dans les moindres détails et au sein d’une équipe qui donne tout, on ne peut pas rêver mieux ». Ce sont les mots de Sébastien Josse qui partage avec Armel Le Cléac’h un enthousiasme exacerbé à propos de leur aventure à bord du Maxi Banque Populaire XI. Les deux hommes répètent à l’envie qu’ils « se sont bien trouvés ». « L’une de nos forces, c’est d’avoir la conviction qu’il faut profiter de chaque moment que l’on vit à faire grandir ce projet », assure ainsi Armel.
« Des liens d’amitié se sont tissés entre nous »
Armel et « Jojo » – surnom attribué à Sébastien par toute l’équipe – ne manquent pas de points communs. Même formation à batailler sans relâche et à gravir les échelons du Figaro à l’Ultim. Même volonté constante de se fixer de nouveaux challenges. Même plaisir à repousser des limites. Même enthousiasme à tout épreuve à manœuvrer et à naviguer sans compter. C’est ce qu’ils démontrent naturellement depuis qu’ils travaillent ensemble.
Depuis 2021, Sébastien contribue au développement du Maxi Banque Populaire XI, il est de toutes les aventures : Finistère Atlantique (2e), convoyage retour de la Route du Rhum, Rolex Fastnet Race (2e), 24H Ultim Banque Populaire Grand Ouest (1er).
Au fil des courses, des mois et des améliorations réalisées sur l’Ultim, la complémentarité entre les deux skippers s’aiguise, les automatismes se multiplient mais leur relation ne se limite pas à ça. « Des liens d’amitié se sont rapidement tissés entre nous, témoigne en effet Armel. En multipliant les navigations, on a pris le temps de se découvrir, d’échanger sur d’autres domaines que la voile. Les contraintes de la vie de marin, les joies, les peines, la vie de famille aussi, nous avons deux enfants tous les deux ».
Des conditions « particulièrement toniques » dès le départ
Sébastien ne cache ni son respect ni sa pointe d’admiration pour Armel. « À bord, il ne lâche vraiment jamais rien. Ce n’est pas pour rien qu’il est surnommé le ‘chacal’… Moi-même j’ai pu le constater ! » Une fois au large, les deux font preuve d’un sérieux et d’une capacité de résistance qui semblent identiques. « Ce que j’apprécie avec lui, c’est sa personnalité : simple, motivé, souriant et sa capacité à rester très positif même quand les conditions sont difficiles », souligne Armel.
Leur expérience réciproque leur permet également d’aborder les défis avec sang-froid. En ces jours qui précèdent le grand départ de la Transat Jacques Vabre, ils ont appris à s’économiser, à ne pas se disperser. En somme, « à rentrer progressivement dans la course » dixit Armel. « L’expérience permet de profiter de l’événement tout en veillant à ne pas brûler trop d’énergie », sourit Sébastien. À partir de ce mercredi, les deux hommes vont commencer à étudier les prévisions météo pour le départ, aidé par le météorologue Marcel Van Triest.
Pour Sébastien, nul doute qu’elles s’annoncent « particulièrement toniques ». « Comme à chaque automne, des dépressions circulent sur l’ouest de la France, assure-t-il. L’interrogation du moment, c’est de savoir si l’une d’elles sera présente dès le départ ou si on en traversera une un peu plus tard. En tout cas, on se projette dans ce scénario-là ». Une certitude : le duo Le Cléac’h-Josse, dont le mental a été forgé par des années de course au large, est prêt à tout donner