Passe Coque

Pouvez-vous présenter l’association brièvement ?
Passe Coque a pour mission d’éviter l’abandon de bateaux encore navigables. Souvent, un propriétaire est sentimentalement attaché à son bateau mais n’arrive plus à gérer son entretien. D’autres sont en situation de déshérence. Notre association a pour but de récupérer ces bateaux et les remettre en état pour qu’ils aient une seconde vie… plus solidaire, responsable et participative.
Comment est-elle née ?
Nous sommes quatre passionnés qui travaillons dans le domaine maritime. Nous avons toujours été sensibles à l’environnement et nous développons cette réflexion autour du recyclage des bateaux depuis 3 ans ; Regis Germain, Expert Maritime à Etel, Bernard de Ravignan, co-fondateur de l’enseigne « Accastillage Diffusion », Stéphane Menuet directeur de l’école de voile de Saint-Philibert et coureur au large en TP52 et moi-même Pierre-Jean Jannin, Expert Maritime et anciennement skipper de course au large.
Avant de lancer l’association, nous avons fait un bateau test au début de l’année dernière. Nous avons récupéré et remis en état un JOD 35 avant de le mettre à disposition de l’école de voile de Saint-Philibert. Cette première opération fut un succès. La suite logique fut de créer l’association en octobre 2019.
Quel est le sens de votre devise : Coque Passée, Mer Protégée, Coque Partagée ?
Cette devise invite à transmettre votre coque, donc votre bateau, et à la partager avec d’autres pour de nouvelles utilisations. C’est un passage de relais en quelque sorte. Nous avons d’ailleurs une autre devise : « transmettre et faire renaitre, c’est naviguer utile » !
Quelle est la quantité en termes de déchets toxiques ?
Je n’ai pas les chiffres exacts mais il y en a beaucoup. Par exemple, l’association « APER » qui travaille sur la déconstruction des bateaux a pour mission de détruire 20 à 25 000 bateaux par an en France.
Comment récupérez-vous des voiliers hors d’usages ou abandonnés ?
Nous sommes une association encore jeune mais nous communiquons un maximum avec la presse, sur notre page Facebook et nous lancerons prochainement notre site Internet. Cependant, l’idée plaît, il y a un certain enthousiasme et les gens nous contactent ! Nous avons récupéré 6 voiliers monocoques compris entre 7m60 et 10m50. Pour l’instant, nous travaillons sur des Voiliers mais on ne s’interdit rien.
Quels sont vos domaines de compétences pour la remise en état des voiliers ?
Lorsqu’il s’agit de réparations simples comme de la peinture, de l’enduit, du ponçage, nous le faisons en interne avec les bénévoles. Nous avons une vingtaine de membres actifs dans l’équipe et nous comptons même un mécanicien dans nos rangs. Pour accueillir les bateaux, nous partageons un hangar avec l’association « Yacht du Patrimoine Maritime » à Saint-Philibert zone de Kerran. Nous pourrons, à terme, accueillir deux à trois bateaux en permanence.
Une fois remis en état, où vont les bateaux ? Quelle est leur seconde vie ?
C’est très important de bien assurer la transmission. Quand on nous propose un bateau, il faut avoir un repreneur. C’est pourquoi, chaque remise en état est taillée sur mesure pour l’entité qui le fera revivre
Actuellement, nous travaillons sur un voilier habitable de 7, 60 : un Cognac (plan Harlé). Il sera mis à disposition de l’association « Jeunesse et Marine » qui souhaite proposer des cours de navigation en croisière.
Nous travaillons également avec l’association « Nav Solidaire » dont le projet est de collecter des prothèses de membres non utilisées pour les convoyer en Afrique où la demande est forte. Nous sommes en discussion avec des propriétaires de bateaux qui pourraient correspondre aux besoins de cette association.
Pour terminer, nous ambitionnons de proposer des bateaux à des élèves officiers Marine Marchande de l’Académie de Marine d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Ça leur permettra d’avoir un support pour apprendre la voile, c’est un projet qui nous tient à cœur car la voile sera de plus en plus présente dans la navigation commerciale.
Quel impact Passe-Coque a-t-il sur l’environnement ?
C’est bien évidemment beaucoup moins polluant de réutiliser un bateau plutôt que de le détruire.
A petite échelle, on permet de libérer de la place dans les ports et on évite de voir des bateaux devenir déchets au fond des rivières. C’est un mode de pensée surtout. Un bateau peut avoir une vie très longue et comme je l’ai déjà dit, la voile est une solution d’avenir face aux enjeux environnementaux.
Comment collectez-vous les fonds pour la remise en état des bateaux ?
Nous communiquons le plus possible pour que l’association soit connue.
Nous faisons appel à la générosité du public par les systèmes de collecte en ligne. Nous avons également fait des demandes de mécénat auprès des professionnels du nautisme et nous allons remplir des dossiers de subventions auprès de collectivités territoriales.
Quel a été e rôle Banque Populaire Grand Ouest pour l’association ?
Banque Populaire Grand Ouest nous soutient avec l’entreprise USHIP à travers la mise en place de la collecte Solidarité Grand Ouest : https://projets.solidaritegrandouest.fr/projects/passe-coque-fr
Nous nous retrouvons bien dans le dispositif proposé par Solidarité Grand Ouest qui est innovant solidaire et participatif. Avec USHIP nous formons « Un couple solidaire » qui permet d’être sur le dispositif : Quand vous donnez 10 euros (qui ne vous coûte que 3 ou 4 euros avec la réduction fiscale), La fondation Grand Ouest donne 10 euros et Uship donne 10 euros : L’association reçoit grâce à votre don 30 euros net ! Un don 3 X+ utile !
La collecte est en ligne jusqu’à fin septembre, jusqu’au Spi Ouest France décalé normalement à cette période où nous envisagions des actions communes à cette occasion. On compte sur vous !
Page Facebook : https://www.facebook.com/pj.jannin/