À l’issue d’une course haletante, le Maxi Banque Populaire XI a franchi la ligne d’arrivée ce lundi au petit matin à 6h23. Après 1 jour, 18 heures et 3 minutes de course, l’équipage autour d’Armel Le Cléac’h termine à 45 minutes du vainqueur (SVR-Lazartigue). Un sprint qui contribue à poursuivre la montée en puissance de l’Ultime avant la Transat Café L’Or cet automne.
La bataille aura été intense jusqu’au bout. Compétiteurs de chaque instant, les membres de l’équipage du Maxi Banque Populaire XI se sont donnés sans compter. Le duo Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse, les membres de l’équipe Pierre-Emmanuel Hérissé et Clément Duraffourg ainsi que leurs trois équipiers de renom qui les accompagnaient (Nicolas Lunven, Thierry Chabagny et Sam Goodchild) se sont employés jusqu’au petit matin. À l’arrivée, il y a forcément une « pointe de déception » dixit Armel de terminer si près de la victoire. « Cet écart de 45 minutes, c’est à la fois beaucoup et peu au regard de la longueur de la course ».
Pourtant, l’équipage n’a pas démérité tout au long de ce sprint entre Cowes et Cherbourg, long de 695 milles nautiques (1 277 km). Samedi en début d’après-midi, ils avaient été vigilants dans le trafic malgré les 444 bateaux sur la ligne de départ, ce qui constitue un record de participants. « Il y a un esprit à part dans cette course, ça a été un beau moment de partage avec tous ces marins passionnés au départ », souligne le britanique Sam Goodchild, le local de l’étape qui évoluait pour la première fois sous les couleurs de Banque Populaire. Ensuite, ils sont parvenus à sortir sans encombre du Solent dans un vent peu conséquent (10 à 12 nœuds). Les conditions modérées ont ensuite compliqué le jeu jusqu’au rocher du Fastnet. « On a essayé de longer la côte en espérant avoir un vent plus soutenu et ça nous a fait perdre un peu de terrain. On a raté le bon train en début de parcours » souligne Armel.
Il a fallu « prendre son mal en patience » et s’accrocher avant de contourner le mythique phare en fin d’après-midi, offrant des photos à couper le souffle. La suite s’est transformée en « course de vitesse, c’était un retour très rapide au portant avec peu d’options à prendre, on a essayé de cravacher pour revenir, mais cela n’a pas suffi. On avait la vitesse pour rivaliser. Tout s’est joué sur une petite option stratégique en début de course », décrypte Armel.
À l’arrivée, « garder tout le positif »
À l’heure du petit déjeuner bien mérité, Armel préférait « garder tout le positif ». Dans le rayon des satisfactions, il y a cet équipage et l’apport précieux de Nicolas Lunven, Sam Goodchild et Thierry Chabagny. « Les manœuvres étaient fluides, le fonctionnement du bord aussi, il y avait une belle maîtrise et une belle ambiance à bord, souligne Armel. « J’ai pris beaucoup de plaisir aux côtés de toute l’équipe », atteste ainsi Sam Goodchild.
Le bateau a également répondu aux attentes puisque « aucun problème technique n’a été déploré et tout a bien fonctionné ». De bon augure avant la Transat Café L’Or fin octobre. « La bagarre a été belle entre les quatre trimarans. On s’est croisés à plusieurs reprises. C’était une belle confrontation, qui lance bien la saison. On sait que la concurrence sera affûtée et redoutable, rappelle Armel. Il y a deux ans, nous avions aussi terminé deuxième avant de remporter la Transat Jacques Vabre. On peut voir ça comme un bon signe! »
ILS ONT DIT
Armel Le Cléac’h : « On a vécu de belles émotions tout au long de cette Rolex Fastnet Race. Ça a été très riche en matière d’intensité et de stratégie avec une belle bagarre face aux autres Ultimes. Forcément, il y a un peu de déception de ne pas avoir pu l’emporter. Le scénario s’est décidé assez vite avec le petit retard qu’on a pris dans les premières heures de la course. On s’est accroché jusqu’au bout et on a essayé de revenir. À l’arrivée, l’écart est à la fois très peu et beaucoup par rapport à la longueur de la course. On a raté le bon train en début de parcours. Ensuite, on a essayé de cravacher pour revenir, mais cela n’a pas suffi. Il y a un peu de déception. On avait la vitesse pour rivaliser. Tout s’est joué sur une petite option stratégique en début de course. Mais je préfère que l’on garde tout le positif. L’équipage a été à la hauteur avec une belle maîtrise globale. Par ailleurs, aucun problème technique n’a été déploré et tout a bien fonctionné sur le bateau. Il y a deux ans, nous avions aussi terminé deuxièmes avant de remporter la Transat Jacques Vabre. On peut voir ça comme un bon signe! »
Sam Goodchild : « Bien entendu, on aurait préféré gagner mais c’était une super expérience avec un équipage vraiment agréable. Malheureusement, on a perdu un peu de terrain au départ en longeant la côte et c’est là que l’écart s’est fait. Il n’empêche, j’ai pris beaucoup de plaisir au côté d’Armel, de Sébastien et de toute l’équipe. Même si on tourne beaucoup les manivelles, le Maxi Banque Populaire XI est un bateau impressionnant et vraiment incroyable ! Et puis il y a un esprit à part dans cette course : en tant que skipper professionnel, c’est très agréable de partager ce grand départ et ce beau moment de partage avec tous ces marins passionnés. »