Année
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Évènement
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Bateau
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2023
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Vainqueur Transat Jacques Vabre
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Maxi Banque Populaire XI |
2023
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Vainqueur 24h Ultim en duo
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Maxi Banque Populaire XI |
2023
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2e place sur la Rolex Fastnet en équipage
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Maxi Banque Populaire XI |
2022
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7e de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe
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Maxi Banque Populaire XI |
2022
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2e de la Finistère Atlantique - Action Enfance et 7e de la Route du Rhum Destination Guadeloupe
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Maxi Banque Populaire XI |
2021
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Vainqueur du Défi Azimut et 3e de la Transat Jacques Vabre avec Kévin Escoffier
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Maxi Banque Populaire XI |
2020
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Vainqueur de la Solitaire du Figaro
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Figaro Banque Populaire |
2019
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Vainqueur de la Solo Concarneau
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Figaro Banque Populaire |
2017
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Vainqueur du Vendée Globe et Champion du Monde IMOCA
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IMOCA Banque Populaire VIII |
2016
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Vainqueur de la Transat anglaise
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IMOCA Banque Populaire VIII |
2015
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2e de la Transat Jacques Vabre avec Erwan Tabarly
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IMOCA Banque Populaire VIII |
2014
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Record de la Route de la Découverte : 6j 23h 42m 18s
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Maxi Banque Populaire VII |
2013
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Record de la Méditerranée en solitaire : 18h 58m 13s
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Maxi Banque Populaire VII |
2012
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2e du Vendée Globe
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IMOCA Banque Populaire VI |
2011
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3e de la Transat Jacques Vabre avec Christopher Pratt
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IMOCA Banque Populaire VI |
2010
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Vainqueur de la Solitaire du Figaro et de la Transat AG2R La Mondiale
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2008
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Champion du Monde IMOCA
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2003
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Vainqueur de la solitaire du Figaro
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C’est à l’âge de 9 ans que le jeune Armel Le Cléac’h, licencié depuis peu au Centre Nautique de Saint-Pol-de-Léon, dispute sa première course en Optimist à Carantec (Finistère). « Il fallait comprendre le parcours, comment prendre un départ, du coup, je me suis contenté de suivre les autres, j’ai dû finir entre la 30e et la 40e place. Mais tout de suite, je me suis dit que je ferais mieux la prochaine fois, preuve que ça m’a accroché. J’arrête le foot, j’étais un gardien de but sans grand talent, et je deviens assidu aux cours d’Optimist. L’année suivante, je gagne ma première régate en benjamin, à Térénez. J’étais très fier de ramener la coupe à la maison, je me sentais comme un vrai Champion du Monde ! »
Je me sentais comme un vrai
Champion du Monde
En plus des cours le mercredi et le week-end, Armel passe ses étés sur l’eau à bord du Melody familial : « Nous allions aux Scilly, où nous croisions souvent la famille Troussel. Au programme : pêche à la crevette, balades sur les plages… Je me souviens aussi de mon père qui suivait la Solitaire du Figaro à la VHF, cela a dû me donner des envies… »
Après l’Optimist, Armel passe en 420, mais se tourne bien vite vers l’habitable, via la bande de la Baie de Morlaix : Jérémie Beyou l’emmène sur le Quarter* de son père, Nicolas Troussel sur le Dehler 36* d’un propriétaire de Carantec, à bord duquel « Mémel » passe sa première nuit en mer lors du Tresco, un aller-retour entre Morlaix et Guernesey très prisé de ce côté du Finistère. « La grande aventure » et une nouvelle invitation à voir plus loin pour celui qui décide alors de renoncer à suivre la voie de l’olympisme pour se tourner vers le large et la classe Figaro-Bénéteau, comme son frère aîné Gaël, vainqueur du Challenge Espoir Crédit Agricole en 1995, un an après Franck Cammas. « J’ai pu ainsi faire une saison en équipage avec mon frère ; parallèlement, le père de Jérémie avait acheté un Figaro, sur lequel nous avons navigué en équipage et en double, c’était idéal pour s’initier… »
Cette fois, c’est sûr, c’est bien au large que se dessine l’avenir nautique d’Armel Le Cléac’h qui, en 1997, dispute sa première course en solitaire, la Solo Le Télégramme. « Un tour du Finistère par étapes à bord d’un Figaro Rivage, dont le vainqueur se voyait attribuer pour un an un Figaro de course aux couleurs du Télégramme. J’en garde un super souvenir, il y avait Nico Troussel, Erwan Tabarly, Charles Caudrelier, Antoine Koch… Je fais deuxième derrière Erwan Dubois, et encore deuxième l’année suivante derrière Nico (Troussel). »
A 20 ans, Armel tutoie le haut niveau, mais pas question pour autant de délaisser les études pour les parents ! « C’était « Passe ton Bac d’abord ! », se souvient l’intéressé. Ce que j’ai fait à Morlaix, j’ai ensuite enchaîné sur une classe préparatoire de Maths Sup à Lorient, puis un DUT de Mesures Physiques à Lannion. J’intègre l’INSA à Rennes en 1998. » Au sein de l’école d’ingénieur rennaise, un programme aménagé permet à l’étudiant-marin de passer la fin de la semaine à Port-la-Forêt, déterminé à remporter, comme son frère aîné, le Challenge Espoir Crédit Agricole.
J’avais beaucoup bossé pour ça
Bingo ! Pour sa deuxième tentative, Armel Le Cléac’h remporte ce Challenge Espoir Crédit Agricole et donc les clefs d’un Figaro pour deux ans, budget de fonctionnement sur le circuit compris : « c’est un objectif que je m’étais fixé et j’avais beaucoup bossé pour ça : quand j’étais à l’INSA, dès que je pouvais, je filais à Perros-Guirec pour passer l’écluse à 7h du mat’, faire 25 virements et 30 empannages tout seul dans 25 nœuds et rentrer à la nuit tombée. J’étais à fond, parce que je savais qu’il n’y aurait pas 36 possibilités, c’était un tournant pour moi : soit je réussissais, soit je me concentrais sur les études pour devenir ingénieur. » La sélection, dans le petit temps, est compliquée, mais Armel se hisse en finale, opposé à Sébastien Col. « Quand j’ai vu les conditions, 20 nœuds de vent, j’ai compris que c’était pour moi et je gagne les deux manches. Je me souviens que le matin même j’avais découvert dans le journal le parcours de la Solitaire 2000 ; le soir, je me dis que j’ai gagné le droit de la faire ! » Cette fois, les études n’y résistent pas, même si Armel tentera bien plus tard d’aller au bout de la démarche en mettant en place un dossier d’équivalence pour obtenir son diplôme d’ingénieur. Figaro et budget en poche, le Saint-Politain ne tarde pas à faire des étincelles, marquant le début de saison 2000 de son empreinte (victoires sur la Solo Concarneau, l’Obélix Trophy en équipage, la Transmanche en double), des résultats qui lui permettent d’aborder sereinement sa première Solitaire. Et là encore, la magie opère : il termine deuxième derrière Pascal Bidégorry, une performance inégalée pour un bizuth. « Je me fais un nom », commente-t-il sobrement.
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