Photo : Vincent Curutchet / BPCE

Préparation, météo, départ… Les confidences d’Armel

Dimanche prochain, à 13h30, le skipper du Maxi Banque Populaire XI s’élance pour un défi aussi inédit qu’exaltant, l’Arkea Ultim Challenge – Brest. Au programme : un tour du monde en multicoque, en solitaire et en course, soit près de 21 600 milles nautiques (40 000 km). La préparation minutieuse du bateau depuis sa mise à l’eau en 2021, la victoire à la dernière Transat Jacques Vabre et son expérience conséquente permettent à Armel d’aborder ce rendez-vous avec lucidité. Il raconte.

Son état d’esprit

« Je commence à être dans ma bulle, j’ai l’impression que je suis déjà rentré dans ma course. On a une idée plus précise de la météo, le bateau est prêt et puis il y a une volonté de profiter des derniers moments à terre. Le fait que ça soit un challenge nouveau m’aide à ne pas me projeter, à ne pas me faire de nœuds à la tête. Il faut y aller par étape, c’est mon leitmotiv du moment. »

 

« Le sentiment d’avoir fait ce que l’on voulait faire »

Le bilan de sa préparation

« Avec le team Banque Populaire, on s’attache à chaque course à peaufiner au maximum notre préparation, à ne négliger aucun détail. Nous avons fait deux campagnes de Vendée Globe, c’est une expérience qui nous a été précieuse pour préparer ce tour du monde. Nous avons le sentiment d’avoir fait ce que l’on voulait faire : naviguer suffisamment, le tester dans toutes les conditions, le fiabiliser, le maîtriser. Cette connaissance me permet d’aborder le départ avec une certaine confiance. »

Le programme avant le départ

« Mercredi, la cellule routage était en train de s’installer à Lorient. Nous allons commencer les briefings météo à partir de ce soir et on en aura un tous les jours. On va travailler notre stratégie et dérouler le scénario que l’on souhaite avoir tout au long de ce tour du monde. »

 

« Là, on change de dimension »

Les conditions du départ

« La tendance est à une nette amélioration de la météo. Nous avons la chance d’avoir un scénario plus positif que celui des derniers jours. L’ anticyclone revient, le vent d’Ouest sera moins fort et on aura du vent de Nord Est pour partir. On va débuter au portant, ce sera un beau spectacle sur l’eau avec un grand soleil, du vent mais pas trop et une traversée du golfe de Gascogne qui ne devrait pas poser de problème. On s’était préparé à une entame de course rude mais on voit que ça va être un peu plus cool. Ça permet de s’élancer plus facilement. Et après le départ de la Route du Rhum qui a été décalé (2022) et celui de la Transat Jacques Vabre (2023) qui a été compliqué, on ne va pas se plaindre ! »

La gestion de l’effort

« Si les conditions sont aussi bonnes au départ, ce sera assez simple d’aller vite sans forcer. En revanche, dès qu’il faudra forcer, ce sera intéressant de savoir où placer le curseur. S’il y a une dépression au large du Portugal, que les conditions sont un peu plus compliquées, peut-être qu’il faudra ajuster la façon de naviguer mais pour l’instant, on n’en est pas là. »

L’enthousiasme à tout épreuve

« Il y a un plaisir indéniable et il est peut-être un peu plus fort parce qu’on s’apprête à réaliser un nouveau challenge. C’est le côté aventure et découverte aussi qui prend le dessus. En 25 ans de carrière, je ne suis jamais allé au-delà de l’île de l’Ascension en multicoque. Là, je vais aller loin et j’espère aller jusqu’au bout. Cette perspective me passionne, me donne envie et me rend heureux de partir. Et puis j’ai la chance de le faire sur un Ultim où je me sens bien et qui est capable d’aller à des vitesses qu’on ne peut pas avoir avec d’autres bateaux. Savoir que je peux être en 12 jours au Cap de Bonne Espérance, qu’en 30 jours je serai au Cap Horn, ça change la vision que j’avais d’un tour du monde. En IMOCA, il fallait un mois pour aller à Bonne Espérance et près du double pour le Cap Horn. Là, on change de dimension. »

 

Quelques chiffres

1,90m – hauteur entre le plancher et la casquette

12m2 – surface du cockpit (poste de pilotage)

4,5m2 – Surface de la zone de vie (bureau / lit / cuisine)

95% – temps passé dans le cockpit par le skipper

0l d’eau douce (désalinisateur + gourde)

2 à 5 heures par jour – Temps de sommeil moyen sur 24h

4000 à 5000 calories : nombre moyen de calories brulées par jour en course

50 jours de nourriture embarquée

100 kg d’ avitaillement à bord (nourritures, boissons, ustensiles)

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