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Tokyo Jour 4 : Les Français dans le match

 

Le vent est monté fort aujourd’hui dans la baie d’Enoshima avec des rafales jusque 20 nœuds de vent Sud-Ouest, ponctué de trous d’air à 10 nœuds, et un gros clapot. « Des conditions agricoles ! » s’exclame Emile Amoros en fin de journée.

Très attendus cette semaine, les planchistes Charline Picon et Thomas Goyard restent bien dans leur compétition. Si la championne olympique Charline Picon perd son dossard jaune de leader au profit de ses plus grandes rivales l’Anglaise Emma Wilson, à égalité de points avec la Chinoise Yunxiu Lu, elle n’en reste pas moins favorite à la victoire. Thomas quant à lui continue de grapiller des places au classement général et rentre dans le top 3 derrière l’Italien et le Hollandais qui domine l’épreuve.

Début de compétition également très réussi pour les équipages de 470 tricolores. Avec deux courses aux avant-postes (4e et 7e), Kevin Peponnet et Jérémie Mion se classent 6e à égalité de points avec les Espagnols, Anglais, Japonais et Grecs. Le duo féminin Camille Lecointre et Aloïse Retornaz se hissent directement à la 2e place du classement général après deux courses.

Grosse frayeur en revanche pour les Nacra 17 qui, dès leur entrée en lice se heurtent à une bouée qui leur fait perdre leur première course. Qu’à cela ne tienne, le duo Quentin Delapierre et Manon Audinet se ressaisit très vite et enchaine avec une 4e puis 3e place sur les 2 courses suivantes ce qui les propulse en 6e position du classement général à égalité de points avec les Argentins et Anglais.

Remarquable performance également de l’équipage de 49er FX, Albane Dubois et Lili Sebesi, qui termine sa journée sur une magnifique 6e course où elle termineront 2e.  Ce qui hisse le duo féminin 6e du classement provisoire. Déception en revanche pour les 49er masculin, Lucas Rual et Emile Amoros qui passent à côté de leur journée. Les Anglais Dylan Fletcher et Stuart Bithell prennent l’avantage.

 

Réactions :

Charline Picon, RS :X
Classement provisoire : 3/27 (1 – 6 – 2 – (9) – 1 – 4 – 2 – 3 – 6)

« C’était dur ! J’ai les mains défoncées, c’était violent. Emma était vraiment incroyable. Sur les deux premières courses j’étais vraiment contente parce que je suis restée vraiment au contact côte à côte. Le vent est vraiment instable et l’état de mer est vraiment violent. Sur la dernière course, il y a eu un gros coup de mou au départ, du coup j’ai pris une option à droite qui était plutôt bonne en terme de vent mais par contre il y avait des déchets dans l’eau de folie.C’est dommage car l’option était bonne mais trop de déchets du coup au 2eme tour j’ai même pas essayé d’y retourner. Je me suis bataillée pour revenir 7e  et j’apprends qu’Emma est « UFD » (NDR : elle compte 28 points pour une faute avant la ligne de départ) ce qui est comptablement une bonne chose pour moi. Du coup tout va se jouer demain et samedi. Cette journée était cruciale et je suis toujours là. Même si je perds le dossard jaune c’est pas très grave. Ce sont des conditions musclées et mes concurrentes directes, l’Anglaise et la Chinoise sont à égalité et bien présentes. »

Thomas Goyard, RS :X
Classement provisoire : 3/25 ((13) – 5 – 3 – 13 – 1 – 1 – 3 – 6 – 7)

«C’est une belle journée car je remonte 3e au général, je suis super content car c’est super serré avec l’Italien et le Polonais. Demain va être une journée capitale. C’est loin d’être fini, je fais le maximum de ce que je peux et pour faire ce que je sais faire. J’ai bien commencé avec une belle course où je termine 3e, je suis resté bien au contact donc super. Je suis dans le match, cette journée était capitale, mais demain le sera aussi. Chaque jour compte. Physiquement tout va bien, je ne suis pas fatigué, je ne souffre pas vraiment de la chaleur car nous avons eu une très bonne préparation. Je ne suis pas surpris par les conditions que l’on rencontre ici. Demain il devrait y avoir encore du vent, ça va être sport.»

Camille Lecointre et Aloise Retornaz, 470
Classement provisoire : 2/ 21 (3 – 2)

Camille « Ça y est, on y est ! Ce matin on s’est vraiment dit que ça y est, plus rien ne va nous arrêter maintenant, c’est hyper cool comme sensation ! On était forcément un peu stressées car il y a toujours l’appréhension du premier départ et qu’il peut toujours se passer pleins de choses. D’ailleurs ça ne nous a pas épargnées et on fait une faute après le départ de la première course : on touche l’équipière slovène ce qui nous oblige à faire un 720 pour réparer notre erreur. A ce moment-là on est restées super zen à bord, il n’y a eu aucun énervement, on est reparties aussitôt sur la suite de la course. Ensuite on s’est vraiment défoncées pour remonter au classement ! Physiquement, on a tout donné, je pense qu’on y a laissé quelques plumes, mais le bateau allait vite et on termine 3ème de la course, c’est vraiment bien. Pour la deuxième course, on s’est dit qu’on arrêtait les grosses bêtises ! Avec la vitesse que l’on a c’était sûr que l’on serait devant rapidement. On a pas mal bataillé avec les Polonaises et les Britanniques dans le top 3, on était toujours un peu derrière mais on a fini par recoller pour terminer deuxième de cette course 2 ! Aujourd’hui il y avait beaucoup de vagues, de ressac, les vagues étaient très creuses, ce sont des conditions que l’on n’avait pas eues depuis qu’on est arrivées, et ça complique pas mal les manœuvres. On avait un peu d’appréhension car dans ces conditions, il faut faire attention à ne pas se mettre à l’envers ! Demain, les conditions devraient être les mêmes avec une tendance à la baisse au niveau du vent. »

Kevin Peponnet et Jérémie Mion, 470
Classement provisoire : 6/19 (4 – 7)

Kevin Peponnet : « Pour une entrée en matière c’était costaud, on a été cueillis avec de la grosse mer. Le rond proche de la terre fait des ressacs énormes et du coup le plan d’eau est très désordonné. Pourtant il n’y a pas tellement de vent mais le ressenti dans les vagues nous demande beaucoup de sauts de puissance et c’était difficile de caler le bateau. Je n’ai pas sorti la tête du bateau parce que c’était dur de le régler et de le faire avancer. Il fallait déjà se concentrer sur faire avancer le bateau, après suivre le vent et ça ce n’était pas simple non plus. Les 5/6 concurrents que l’on attendait pour se battre la médaille sont bien au RDV. Ça va batailler jusqu’au bout ! J’étais plutôt relax ce matin enfin dans le même état que pour une toute autre épreuve que les JO. C’est plutôt bon signe, par contre dans l’investissement physique sur l’eau je sentais que tout le monde était à fond. Il fallait quand même tenir les trois tours et c’était impactant ! La journée n’était pas facile, il fallait vite récupérer avant la 2ème course.»

Jérémie Mion « Normalement ce sont plutôt des conditions que l’on aiment bien mais ici c’est vraiment spécial avec ce clapot, il y a des moments où nous avions des trous de vitesse, des changements d’intensité important qui ne sont pas facile à caler. Après la première course, j’ai trouvé que nous étions vraiment dans le rythme avec une bonne vitesse dans un vent peut-être un peu plus soutenu et ordonné. La deuxième course nous avons eu encore plus de trous et c’était plus difficile au près. En tout cas ce qui est sûr c’est que sur les 2 courses en vent arrière nous étions vraiment bien. Je pense qu’il n’y a pas grand-chose à changer, on va regarder tout ça ce soir. Demain, il devrait y avoir le même genre de conditions donc il va falloir trouver l’accélérateur au près et si on arrive à le trouver il y a moyens de faire des très belles choses. Aujourd’hui ce n’est que le début, on a fait que 2 courses, c’est rien. Ce n’était pas une journée mauvaise au contraire mais on a envie de faire encore mieux. C’est une bonne entrée en matière avec des bons passages, d’autres choses à gommer. Le Championnat est très long avec beaucoup de retournements de situation et des conditions très changeantes donc il faut être concentré D’autant que ce n’est pas une régate classique, car ce n’est pas souvent que nous avons des hélicos au-dessus de la tête qui nous filment. Mais franchement personnellement j’ai eu le sentiment d’être dans le stress habituel d’avant régate, le bon, celui qui est nécessaire. Je trouve que Kevin était bien aussi : on était dans notre match ! »

Quentin Delapierre et Manon Audinet, Nacra 17
Classement provisoire : 6/20 ((19) – 4 – 3)

Manon : Ce qu’il s’est passé sur la 1ere course ? On a vu un peu court sur la première bouée au vent, ça s’est joué à rien… on prend le mouillage de cette bouée dans le foil et là c’est la cata parce que c’est impossible à enlever. Ça met dans l’ambiance ! On a mis un peu de temps à se reparler après cette première course mais une fois la procédure de la suivante lancée, on oublie tout. Ce qui est cool c’est que sur les deux courses suivantes on arrive à être dans le match et c’est ce qu’il faut retenir ! Il faut juste zapper cette première course, la garder dans un coin de la tête pour ne pas refaire l’erreur.
Quentin : Ce n’est pas facile à digérer, on ne s’est pas juste arrêtés dans la bouée, il a fallu se battre ensuite pour s’enlever du mouillage, ça dure environ 20min, je suis dans l’eau, à me couper les mains … et après on a plutôt bien digéré. On s’est dit avec Manon qu’on était là avec la niaque ! On va essayer de se faire plaisir à chaque course. Malgré tout, ça reste l’une de mes plus belles journées de voile… ce qu’on a fait après, je ne crois pas l’avoir déjà vécu. C’est magique j’ai vécu un truc de dingue. Même en étant derniers, à des années lumières des concurrents, on a su rester concentrés dans ce qu’on faisait. Franck notre entraineur a été top, il nous a mis un coup d’émotion énorme.
Aujourd’hui c’était des conditions « Enoshima » : t’y vas avec les protèges tibias, les casques, la totale ! Le Nacra n’est pas du tout fait pour ça, pour Manon ça a été un combat toute la journée !
Manon : J’ai perdu 10ans d’espérance de vie en une journée ! (rire) L’équipage Italien c’était sa journée, il a joué devant à toutes les courses. Ceux qui devaient être là étaient là. Chaque course et chaque point va compter, ça va être très serré jusqu’à la medal race.
Quentin : Ça va être dur mais on est chauds ! Sur l’eau on avait le « smile », on était bien, lucides, on a joué les coups tactiques comme on le souhaitait. Il va falloir être concentrés au millimètre.»

Lili Sebesi et Albane Dubois 49er FX
Classement provisoire : 6 / 21 (4 – (15) -10 – 6 – 9 – 2 )

« Quelle belle journée ! Pourtant elle ne commençait pas si bien. Nous sommes arrivées les dernières sur la zone de course car on a cassé notre écoute de foc avant de partir. Il y a eu pas mal de soucis avec le matériel mais nous avons réussi à rester lucides et calmes pour faire les courses correctement. On n’a rien lâché jusqu’à faire une super dernière course. Nous sommes passées au vent des Néo-Zélandaises puis des Espagnoles qui ont des grandes équipières. Techniquement ça veut dire qu’on a bien travaillé avec nos partenaires d’entrainements qui sont des garçons et qui nous ont aidé à élever notre niveau. Ils sont dans un coin de notre tête aujourd’hui… On a vraiment pris beaucoup de plaisir à naviguer. On a fait les choses simplement malgré le stress du départ. La mer était hachée et désorganisée, mais on est restées détendues et zen. On s’applique à mettre à profit tout ce qu’on a appris et on donne tout à chaque course. Demain c’est un jour de repos mais on rester focus sur la compétition. »

Lucas Rual et Emilie Amoros, 49er
Classement provisoire : 16 / 19 (15 – 9 – (16) – 15)

« On a eu du mal à trouver notre vitesse. La seule chose qu’il faut qu’on se dise c’est qu’il faut nous remobiliser pour être présent demain. C’est la seule chose à faire. On a eu des conditions « agricoles » où ça tape beaucoup. Le vent était plutôt stable pour nous mais c’est vrai que c’est physique et technique. Il faut qu’on reste focus sur la suite et ça va le faire. »

 

Tous les résultats : https://tokyo2020.sailing.org/results-centre/

 

Programme du mercredi 28 juillet :

A partir de 12:05 (Japon) 05 :05 (France)    

  • Camille Lecointre / Aloise Retornaz – 470, courses 3, 4
  • Jean-Baptiste Bernaz – Laser, courses 7, 8
  • Quentin Delapierre / Manon Audinet – Nacra 17 à foils, courses 4, 5, 6
  • Lucas Rual et Emile Amoros – 49er, courses 5, 6

A partir de 12:15 (Japon) 05 :15 (France)

  • Marie Bolou – Laser Radial, courses 7, 8

A partir de 13:05  (Japon) 06 : 05 (France)   

  • Charline Picon – RS:X, courses 10, 11, 12

A partir de 15:05  (Japon) 08 : 05 (France)   

  • Jeremie Mion / Kevin Peponnet – 470, courses 3, 4

A partir de 15:20  (Japon) 08 : 20 (France)   

  • Thomas Goyard – RS:X, courses 10, 11, 12

Journée de repos pour les équipage de 49er et 49er FX

 

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