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A l’épreuve de l’Atlantique Nord

Affuté, déterminé, et en pleine confiance dans ses choix techniques et stratégiques, Armel Le Cléac’h entamera lundi à 15 heures 30 le premier des trois travaux herculéens programmés en 2016 pour son monocoque Banque Populaire VIII. Armel va les aborder dans l’ordre, course après course, avec toujours la même implication, motivation, réflexion technique et stratégique qui le caractérise. The Transat relève du mythe auquel tout jeune skipper rêve d’appartenir. Voir New York, au sortir d’un mano a mano hors norme, hors dimension humaine avec l’Atlantique Nord et ses souffles glacés venus tout droit du Labrador, est une récompense qu’Armel et tout le Team Banque Populaire souhaitent la plus dorée possible. Un homme, un bateau et l’océan !

The Transat, une épreuve à part !

« Si l’on regarde la configuration des vents et de la mer qui nous attend ces prochaines deux semaines, on est assez loin du Vendée Globe » analyse Armel Le Cléac’h, à quelques heures du départ de sa première course transatlantique en solitaire à bord du nouveau monocoque Banque Populaire VIII. « Beaucoup de près, du reaching, allure travers au vent, et peu de portant, soit l’inverse de ce pour quoi le bateau a été conçu Tout le Team Banque Populaire et moi-même rêvions de nous retrouver ici, à Plymouth, et de nous élancer vers New York. » poursuit Armel. « The Transat est une épreuve à part. Y briller apportera forcément un plus pour le Vendée Globe. Par rapport à la concurrence bien sûr, mais surtout pour mon vécu personnel. Nous partons pour une grosse douzaine de jours d’une navigation intense à l’extrême, inconfortable, dans le froid, la brume et l’humidité. L’organisme va souffrir, et pourtant, il faudra jusqu’au bout demeurer lucide dans ses choix de route et vigilant quand, sous les côtes américaines, les difficultés vont s’empiler, avec le trafic, les animaux marins et la proximité des côtes. Nous ne partons pas vers le soleil, mais vers le froid et la dureté. C’est là la grandeur de cette course, ce qui donne envie de la gagner… »

« Ca va taper ! »

Typé pour les grands surfs aux allures portatives, le Mono Banque Populaire VIII va affronter l’épreuve des vents contraires et des mers formés. « Pas de tempête à l’horizon » module Armel, « mais de gros systèmes dépressionnaires à négocier. Il sera intéressant d’observer le comportement du bateau dans ces conditions. Cela va beaucoup taper et je vais pouvoir mesurer la justesse de nos choix en  terme d’ergonomie et d’espace de vie. Si je parviens, lors de The Transat, à fonctionner efficacement et avec un minimum de confort, j’aurai alors acquis pas mal de certitudes dans la perspective du Vendée Globe. »

Une opposition de choix

3 050 milles d’éléments contraires, suivis, en juin prochain, d’une distance similaire voire supérieure, pour revenir aux Sables d’Olonne, vont tremper davantage encore l’acier dans lequel Armel le Cléac’h forge sa carapace du Vendée Globe. « La concurrence, à défaut de quantité, est présente en qualité » précise-t’il. « Mes principaux adversaires sont là. Nous allons tous être logés à la même enseigne entre la Cornouaille Anglaise et le Nouveau Monde. Tous sont prêts, et vont me pousser vers l’excellence. A moi d’être lucide et mesuré, et de ne pas subir exagérément la surenchère des velléités des uns ou des autres. De nombreux choix de route vont s’offrir à nous, rendus plus compliqués par la zone d’interdiction des glaces sous Terre Neuve. Pour un régatier, cela s’annonce passionnant ! »

Armel profitera des dernières heures à terre pour jauger et mesurer en compagnie de Marcel van Triest, son conseiller météo, les options qui devraient très vite après le coup de canon se présenter à lui. Un premier front froid, assez virulent avec des vents de secteur sud ouest forts vont pousser les marins vers une mer d’Irlande bien agitée et vers la violence admirablement redoutable de l’Atlantique Nord.

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