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Duo Clarisse Crémer-Armel Le Cléac’h : objectifs atteints

La joie était au rendez-vous, ce dimanche soir, sur les pontons de Salvador de Bahia où Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h terminent 6ème de la Transat Jacques Vabre. Avant de savourer, retour sur une course où le duo, qui a fait preuve de ténacité et d’un sacré sens tactique, a joué aux avant-postes et animé la course de bout en bout.

 

Ils se sont donnés sans compter, n’ont pas ménagé leurs efforts et ils pouvaient avoir le sourire en arrivant dans le port de Salvador de Bahia en ce début de soirée. Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h achèvent la Transat Jacques Vabre à la 6e place, après 14 jours, 8 heures, 46 min et 24 secondes, tout en s’évertuant à hisser Banque Populaire X dans le wagon de tête tout au long de la course. « Ça ne pouvait pas mieux se passer pour une première transat !» s’est réjouie Clarisse à l’arrivée. « Premier bateau à dérives, premier duo mixte : on a coché toutes les cases ! » apprécie Armel.

 

Un départ réussi

Cette performance est née d’une complicité tissée au fil des entraînements depuis juillet entre Clarisse Crémer, qui découvrait la navigation en IMOCA, et Armel Le Cléac’h, désireux de transmettre son savoir alors qu’il n’avait plus navigué à bord de ces monocoques depuis sa victoire au Vendée Globe, en 2017. Pour la navigatrice, la Transat Jacques Vabre avait valeur de « formation accélérée en course » avant d’entamer son programme en solitaire.

Chez Clarisse et Armel, les jours qui précédaient le départ, il flottait un air d’enthousiasme mâtiné de concentration. « Le départ sera très technique, ce ne sera pas seulement une course de vitesse et ce n’est pas pour nous déplaire », soulignait Armel. Après les mots, les actes : dès le début de la course, les skippers se placent dans le peloton de tête, prenant même furtivement la première place. La stratégie ? Profiter d’une route plus directe par le Sud plutôt que de contourner une première dépression par le Nord. « Nous sommes plutôt contents parce qu’on arrive à rester au contact des bateaux à foils et de ceux équipés de dérives », souligne alors Clarisse après quelques jours en mer.

 

Pour Clarisse, le temps des premières

La jeune navigatrice, qui n’avait jamais enchaîné autant de jours en mer à bord de ce bateau, prend ses marques. Progressivement, les quarts deviennent plus longs et le duo se montre particulièrement complémentaire. Pour elle, c’est aussi le temps des premières fois : celle de passer l’Équateur – « j’ai l’impression que tout est à l’envers » s’amuse-t-elle dans une vidéo – et de résister aux aléas du Pot-au-Noir, si prompt à jouer des tours aux marins. « C’est particulièrement éprouvant. Nous sommes tous les deux un peu cramés, raconte Clarisse à ce moment-là. Mais en même temps, personne n’aime faire du bateau s’il n’avance pas. » 

 

Un bateau exploité à 100% 

Ensuite, place au sprint final jusqu’à Bahia, un grand bord à 90°C vers la première capitale de l’histoire du Brésil. Une option davantage favorable aux « foilers » dont certains en ont profité pour dépasser les deux skippers de la Banque de la Voile. « Ça glisse, mais sans foil, on souffre un peu, on fait avec, c’était une donnée connue dès le départ » confiait en vacation Armel Le Cléac’h.

Pourtant, après une première partie de course détonante, le tandem est parvenu à conserver le rythme au sein de la tête de la course, en restant longtemps parmi les cinq premiers. Une réussite liée à des choix météos payants et la faculté de tirer le meilleur des capacités de leur IMOCA, qui est pourtant d’ancienne génération, mis à l’eau il y a 8 ans.

Désormais, Clarisse peut aborder avec sérénité son programme en solitaire avec pour objectif de participer au Vendée Globe à l’automne prochain. Dans quelques jours, elle reprendra d’ailleurs la mer pour traverser à nouveau l’Atlantique, seule à bord cette fois-ci.

 

LES MOTS DE CLARISSE CREMER ET ARMEL LE CLÉAC’H

Clarisse Crémer :

« C’était ma première transat en IMOCA et ça ne pouvait pas mieux se passer ! J’ai appris des tonnes de choses et j’en suis ravie. On n’a pas chômé pendant la course, on a toujours été à fond. Je pense que c’est pour ça que l’on a réussi à être bien positionnés. Je n’ai pas trop de recul mais c’était génial ! Dans les manœuvres, on a pris l’habitude qu’Armel soit à la barre et que je m’occupe des voiles. Mais je serai bientôt toute seule sur le bateau, je n’avais pas intérêt à tout lui laisser faire ! »

 

Armel Le Cléac’h :

« Nous avons terminé premier bateau non-foiler, nous sommes le premier duo mixte de la course : on a coché toutes les cases ! L’idée, c’était avant tout d’accompagner Clarisse avant qu’elle passe en solitaire. Elle a pu saisir le potentiel du bateau. Clarisse a son brevet pour naviguer toute seule ! (rires). Il y a eu des journées plus compliquées mais on a pris beaucoup de plaisir, notamment pendant les dernières heures de course. Nous avons réussi à tirer le meilleur du potentiel de ce bateau qui a presque dix ans. Désormais, je rends ma casquette ! Pour Clarisse, un gros travail commence pour participer au Vendée Globe. Mais elle saura gérer, j’en suis persuadé. J’ai confiance en elle ! »

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