Armel Le Cléac'h Skipper

Né le 11 mai 1977 à Saint-Pol-de-Léon
Vit à Gouesnac’h (Finistère)
Marié, deux enfants
Club : CN Saint-Pol
1986 : Première régate...
C’est à l’âge de 9 ans que le jeune Armel Le Cléac’h, licencié depuis peu au Centre Nautique de Saint-Pol-de-Léon, dispute sa première course en Optimist à Carantec (Finistère). « Il fallait comprendre le parcours, comment prendre un départ, du coup, je me suis contenté de suivre les autres, j’ai dû finir entre la 30e et la 40e place. Mais tout de suite, je me suis dit que je ferais mieux la prochaine fois, preuve que ça m’a accroché. J’arrête le foot, j’étais un gardien de but sans grand talent, et je deviens assidu aux cours d’Optimist. L’année suivante, je gagne ma première régate en benjamin, à Térénez. J’étais très fier de ramener la coupe à la maison, je me sentais comme un vrai Champion du Monde ! »
Je me sentais comme un vrai Champion du Monde
En plus des cours le mercredi et le week-end, Armel passe ses étés sur l’eau à bord du Melody familial : « Nous allions aux Scilly, où nous croisions souvent la famille Troussel. Au programme : pêche à la crevette, balades sur les plages… Je me souviens aussi de mon père qui suivait la Solitaire du Figaro à la VHF, cela a dû me donner des envies… »
Mai 1994 : Première nuit en mer en course...
Après l’Optimist, Armel passe en 420, mais se tourne bien vite vers l’habitable, via la bande de la Baie de Morlaix : Jérémie Beyou l’emmène sur le Quarter* de son père, Nicolas Troussel sur le Dehler 36* d’un propriétaire de Carantec, à bord duquel « Mémel » passe sa première nuit en mer lors du Tresco, un aller-retour entre Morlaix et Guernesey très prisé de ce côté du Finistère. « La grande aventure » et une nouvelle invitation à voir plus loin pour celui qui décide alors de renoncer à suivre la voie de l’olympisme pour se tourner vers le large et la classe Figaro-Bénéteau, comme son frère aîné Gaël, vainqueur du Challenge Espoir Crédit Agricole en 1995, un an après Franck Cammas. « J’ai pu ainsi faire une saison en équipage avec mon frère ; parallèlement, le père de Jérémie avait acheté un Figaro, sur lequel nous avons navigué en équipage et en double, c’était idéal pour s’initier… »
Juillet 1997 : Première course en solo...
Cette fois, c’est sûr, c’est bien au large que se dessine l’avenir nautique d’Armel Le Cléac’h qui, en 1997, dispute sa première course en solitaire, la Solo Le Télégramme. « Un tour du Finistère par étapes à bord d’un Figaro Rivage, dont le vainqueur se voyait attribuer pour un an un Figaro de course aux couleurs du Télégramme. J’en garde un super souvenir, il y avait Nico Troussel, Erwan Tabarly, Charles Caudrelier, Antoine Koch… Je fais deuxième derrière Erwan Dubois, et encore deuxième l’année suivante derrière Nico (Troussel). »
A 20 ans, Armel tutoie le haut niveau, mais pas question pour autant de délaisser les études pour les parents ! « C’était « Passe ton Bac d’abord ! », se souvient l’intéressé. Ce que j’ai fait à Morlaix, j’ai ensuite enchaîné sur une classe préparatoire de Maths Sup à Lorient, puis un DUT de Mesures Physiques à Lannion. J’intègre l’INSA à Rennes en 1998. » Au sein de l’école d’ingénieur rennaise, un programme aménagé permet à l’étudiant-marin de passer la fin de la semaine à Port-la-Forêt, déterminé à remporter, comme son frère aîné, le Challenge Espoir Crédit Agricole.
Décembre 1999 : L'entrée dans la "cour des grands"
J’avais beaucoup bossé pour ça
Bingo ! Pour sa deuxième tentative, Armel Le Cléac’h remporte ce Challenge Espoir Crédit Agricole et donc les clefs d’un Figaro pour deux ans, budget de fonctionnement sur le circuit compris : « c’est un objectif que je m’étais fixé et j’avais beaucoup bossé pour ça : quand j’étais à l’INSA, dès que je pouvais, je filais à Perros-Guirec pour passer l’écluse à 7h du mat’, faire 25 virements et 30 empannages tout seul dans 25 nœuds et rentrer à la nuit tombée. J’étais à fond, parce que je savais qu’il n’y aurait pas 36 possibilités, c’était un tournant pour moi : soit je réussissais, soit je me concentrais sur les études pour devenir ingénieur. » La sélection, dans le petit temps, est compliquée, mais Armel se hisse en finale, opposé à Sébastien Col. « Quand j’ai vu les conditions, 20 nœuds de vent, j’ai compris que c’était pour moi et je gagne les deux manches. Je me souviens que le matin même j’avais découvert dans le journal le parcours de la Solitaire 2000 ; le soir, je me dis que j’ai gagné le droit de la faire ! » Cette fois, les études n’y résistent pas, même si Armel tentera bien plus tard d’aller au bout de la démarche en mettant en place un dossier d’équivalence pour obtenir son diplôme d’ingénieur. Figaro et budget en poche, le Saint-Politain ne tarde pas à faire des étincelles, marquant le début de saison 2000 de son empreinte (victoires sur la Solo Concarneau, l’Obélix Trophy en équipage, la Transmanche en double), des résultats qui lui permettent d’aborder sereinement sa première Solitaire. Et là encore, la magie opère : il termine deuxième derrière Pascal Bidégorry, une performance inégalée pour un bizuth. « Je me fais un nom », commente-t-il sobrement.
Août 2003 : Une victoire en appelle une autre...
Lorsqu’il se présente au départ de sa quatrième Solitaire du Figaro, en 2003, Armel Le Cléac’h n’est plus un débutant. L’année précédente, il lui a fallu « courir les sponsors » après la fin de son contrat avec le Crédit Agricole, le hasard lui a permis de succéder à Sébastien Josse, parti sur un projet de Vendée Globe, avec Créaline. Cette édition est marquée par le changement de bateau qui, comme les compteurs sont remis à zéro, attire pas mal d’anciens (Michel Desjoyeaux, Loïck Peyron, Lionel Péan, Alain Gautier…). 4e de la première étape, Armel gagne la seconde, sa première victoire d’étape, à La Rochelle, et attaque la dernière en deuxième position au général, à 19 minutes d’Alain Gautier. La fin ? Créaline franchit la ligne à la 14e place, et Armel apprend qu’il l’emporte pour 13 petites secondes, le plus petit écart jamais enregistré. Cette fois, le Finistérien domine la cour des grands, récompensé d’un investissement sans faille depuis ses débuts sur le support. « Je m’étais bien préparé, dans ma bulle, sans me soucier des autres, ça a marché. »
Un vrai rêve de gosse qui se réalise
Neuf mois plus tard, après avoir eu des difficultés à trouver un sponsor, déniché deux semaines avant le départ, le succès est de nouveau au rendez-vous, cette fois en double, sur la Transat AG2R, remportée au côté du copain de la Baie de Morlaix, Nicolas Troussel. « Une victoire particulière, grâce à une super option après Madère. On apprend la veille de l’arrivée qu’on est en tête et on arrive le jour de notre anniversaire commun. C’est toute une histoire d’apprentissage, de galères, de réussites aussi, qui se conclut par un truc énorme, un vrai rêve de gosse pour tous les deux ! »
Novembre 2005 : Le coup d'arrêt
Grâce à ses deux succès sur la Solitaire puis l’AG2R, Armel Le Cléac’h se voit confier en 2005 la barre du trimaran Orma Foncia. « Fin 2003, Alain Gautier me donne rendez-vous au Salon nautique, il me dit qu’il veut faire un break et qu’il cherche un remplaçant sur son trimaran. Il compte proposer trois profils différents à Foncia : un marin d’expérience, Loïck Peyron, une femme, Ellen MacArthur, et un jeune en devenir, moi. Il me demande si je suis d’accord, je réfléchis cinq minutes, et je lui dis : « OK, super ! » Quelques mois passent et une semaine avant le départ de l’AG2R à Lorient, Alain m’appelle et me dit : « C’est toi qui a été choisi, tu n’en parles pas, même pas à Nico (Troussel). » Je fais la course, c’est dur de garder le secret, et à mon arrivée, la nouvelle est officialisée, je pars aussitôt faire le convoyage entre Boston, où Alain venait de terminer la Transat Anglaise, et Québec, et j’enchaîne sur la Québec-Saint-Malo. »
L’année suivante, Armel, devenu le skipper de Foncia, se présente au départ de la Transat Jacques-Vabre avec Damian Foxall, les deux hommes chavirent au bout de deux jours dans un Golfe de Gascogne qui fera de nombreux dégâts. Et notamment dans la tête du Saint-Politain : « Je me pose des questions : ai-je fait les bons choix ? Suis-je toujours partant pour la Route du Rhum un an plus tard ? Et finalement, j’annonce à Foncia que je renonce, parce que je trouve trop dangereux de faire le Rhum sur ce bateau-là. Ce n’était pas une décision simple : j’avais 28 ans, tout se passait bien jusqu’ici, je sais que l’histoire va se terminer avec Foncia et que cela risque d’être amplifié par la presse, mais je suis clair dans ma tête. »
Novembre 2008 : La renaissance
Sans partenaire, Armel Le Cléac’h, après un break bienvenu chez son grand-oncle aux Marquises, décide de se fixer de nouveaux objectifs et de viser la classe Imoca, avec en lignes de mire la Route du Rhum 2006 puis le Vendée Globe 2008. En activant ses réseaux, il tombe sur une oreille intéressée chez Brit Air et le voilà parti pour une aventure de cinq ans en monocoque Imoca, qui débutera par une prometteuse quatrième place sur la Route du Rhum 2006 et se poursuivra par une deuxième place sur le Vendée Globe 2008-2009, son premier tour du monde initiatique à bord d’un plan Finot-Conq construit chez Multiplast. « Mon objectif était d’abord de finir, c’est pour ça que nous avions fait un bateau costaud.
Mon objectif était d’abord de finir, c’est pour ça que nous avions fait un bateau costaud
Je n’avais pas l’expérience suffisante pour jouer aux avant-postes, mais les aléas de la course, le chavirage de Jean (Le Cam), le démâtage de Vincent (Riou), Bilou (Jourdain) qui perd sa quille, et tout de même une bonne dose de persévérance m’ont permis de finir deuxième. C’était génial, mais j’ai davantage vécu ce Vendée Globe comme une aventure que comme une course. » L’histoire avec Brit Air se termine en beauté, sur « une dernière année incroyable » en 2010, marquée par deux victoires, sur l’AG2R et la Solitaire du Figaro, et une deuxième place sur la Route du Rhum pour la dernière sortie de l’Imoca Brit Air !
Novembre 2012 - Janvier 2013 : La régate planétaire
J'ai joué la gagne
Au sommet de la hiérarchie nautique tricolore, Armel Le Cléac’h ne reste pas bien longtemps sans partenaire : début 2011, Banque Populaire, désireux de se lancer dans un premier projet de Vendée Globe, le contacte puis le choisit pour prendre en main l’ancien Foncia 2 de Michel Desjoyeaux en vue du tour du monde. Troisième de la Jacques-Vabre 2011, le Finistérien se présente un an plus tard au départ de son second Vendée Globe dans la peau d’un sérieux prétendant à la victoire. « Ce n’était plus du tout la même histoire. Ce Vendée a été pour moi une course de A à Z, je jouais la gagne, tout était réuni pour… » Mais pour 3h17, plus faible écart jamais enregistré sur le tour du monde, et au terme d’un « mano a mano » haletant avec François Gabart, c’est encore à la deuxième place que termine Armel. Du côté du skipper comme de son partenaire, l’histoire, vécue avec passion, ne peut se terminer ainsi : « Au départ, nous n’étions partis que pour une édition. Mais cela leur avait tellement plu chez Banque Populaire que quelques semaines après l’arrivée, ils m’ont proposé d’y retourner en me donnant les moyens de jouer la gagne. » Le marin réfléchit, consulte ses proches avant d’accepter. Le projet Banque Populaire VIII peut démarrer…
Banque Populaire m'a proposé d'y retourner en me donnant les moyens de jouer la gagne
Août 2014 : La déchirure
Avant même de s’élancer pour son deuxième tour du monde (Vendée Globe 2012-2013), Armel Le Cléac’h sait que l’aventure avec Banque Populaire se poursuivra sur trois coques à son retour. L’idée est de disputer la Route du Rhum sur l’ancien Groupama 3, vainqueur de l’édition 2010 avec Franck Cammas, alors racheté par Banque Populaire. Malgré son expérience malheureuse de 2005, Armel s’en réjouit. « Sept ans plus tard, je n’étais plus le même marin : j’avais l’expérience d’un Vendée Globe dans les pattes, de deux Route du Rhum, de plusieurs traversées de l’Atlantique… Surtout, le bateau n’avait rien à voir avec Foncia. J’avais pas mal discuté avec Franck Cammas qui m’avait expliqué qu’il ne s’était jamais senti réellement en danger. Du coup, quand Ronan Lucas m’en a parlé, c’est vite devenu une évidence. »
Avec plus de recul, c’est évidemment une belle réussite pour l’équipe et Banque Populaire, cela montre que l’engagement sur le long terme finit par payer.
Au retour du Vendée Globe, le skipper prend en main sa nouvelle monture, le Maxi Solo Banque Populaire VII, et se lance en 2013/2014 sur une première campagne victorieuse de records en solitaire (Méditerranée, Route de la Découverte, 24 heures) qui lui permet de prendre confiance et d’aborder sereinement la préparation du Rhum. Mais en août 2014, tout s’écroule : victime d’une blessure à la main droite, Armel doit renoncer à s’aligner au départ de Saint-Malo. Même la victoire de Loïck Peyron, appelé à la rescousse par Banque Populaire, ne suffira pas à consoler le Saint-Politain : « C’est le moment le plus dur de ma carrière. J’étais sur une rampe de lancement idéale pour gagner la Route du Rhum, un de mes rêves de gosse, le fait de devoir faire une croix dessus a été très dur à vivre. J’ai essayé d’apporter ce que je pouvais pour aider Loïck à la gagner, je tentais de faire bonne figure, mais j’étais au fond du trou. Avec plus de recul, c’est évidemment une belle réussite pour l’équipe et Banque Populaire, cela montre que l’engagement sur le long terme finit par payer. Et les retombées, énormes, nous ont permis de valider le projet Ultime. »
Février 2015 : Vers un nouvel envol...
L’expérience de cette Route du Rhum et de sa préparation a effectivement compté pour beaucoup dans la décision de Banque Populaire de se lancer dans l’aventure du collectif Ultim : le nouveau Banque Populaire VIII n’est pas encore sorti de chantier que le groupe annonce en février 2015 le lancement de son successeur, le Maxi Banque Populaire IX, trimaran de plus de 30 mètres, dont l’objectif est de disputer courses et records en solitaire jusqu’en 2019, tour du monde compris : " Aujourd’hui, avec nos expériences sur Banque Populaire V et VII et les miennes sur mes Vendée Globe, nous savons que c’est faisable de faire un tour du monde sur ces gros bateaux, parce que la vitesse et le routage permettent d’éviter les gros coups de vent. C’est un nouveau défi fabuleux qui s’ouvre à nous, technologique et sportif. Je suis un marin heureux..."
Juin 2015 : Banque Populaire VIII est prêt !
Avant de valider la première version de foils sur son nouveau 60 pieds IMOCA dessiné par les architectes Verdier-VPLP, Armel Le Cléac’h et Ronan Lucas, le directeur du Team Banque Populaire, ont décidé de tester en amont des appendices sur l’ancien Keren Liquid dessiné et skippé par Sébastien Magnen, double vainqueur de la Mini-Transat.
Sur cette coque de 6,50 mètres, ils « greffent » différents types de foils, et font appel à l’un des meilleurs barreurs du monde, Bertrand Pacé, ami de longue date de Ronan avec qui il a notamment disputé la Coupe de l’America en 2000 sur Sixième Sens et été numéro un mondial de match racing « Bertrand a travaillé avec nous sur le dossier appendices dès le début du projet, et a mené toute la campagne d’essai », explique Armel.
« On se posait plein de questions, les gars du bureau d’études avaient beaucoup de travail avec la Route du Rhum, moi j’étais pas mal occupé avec le Maxi Solo Banque Populaire VII… et avec Ronan, on avait aussi envie d’avoir un œil extérieur, avec quelqu’un de très expérimenté et affûté, capable de poser aussi les questions qui fâchent. On savait qu’avec Bertrand, si le concept ne fonctionnait pas ou mal, il le dirait sans détours. En plus c’est quelqu’un qui cherche à comprendre, est pointilleux et très fort dans la mise au point. Il a vite eu de bonnes sensations ». Banque Populaire VIII sera donc équipé de foils, mais pourra aussi revenir à une configuration classique si nécessaire.
Après un long chantier chez CDK, le voilier est mis à l’eau au début de l’été 2015. De nombreux candidats rêvant d’embarquer à bord, c’est Erwan Tabarly, fils de Patrick et neveu d’Eric, qui est sélectionné. Il sera le coéquipier d’Armel pour la Transat Jacques Vabre au mois de novembre, et aussi son remplaçant pour le Vendée Globe un an plus tard. Les deux marins s’apprécient et ont développé une grande complicité notamment lors de leurs années Figaro.
Pour un tour du monde, on veut ceinture et bretelles !
Armel Le Cléac'hEn outre, ils possèdent des approches très similaires sur la manière de développer un bateau de course. Car l’innovation pose un certain nombre de questions. « La structure s’organise surtout autour du foil », précise Armel. « C’est ce dernier qui va supporter beaucoup d’efforts, notamment le coude, et comme Guillaume Verdier a travaillé sur les foils de Team New Zealand pour la Coupe de l’America 2013, il a des idées très précises et ne part pas d’une feuille blanche. Ce qui a été compliqué ça a été de trouver un chantier qui accepte de les construire avec une technologie qui n‘est pas simple, et une mise en œuvre qui prend beaucoup de temps... Car pour un tour du monde, on veut ceinture et bretelles ! »
Dès les premières navigations au large de la Bretagne dans une brise musclée, Armel Le Cléac’h est conforté dans ses choix. Banque Populaire VIII s’avère déjà très performant, mais plus exigeant physiquement que l’ancienne génération des 60 pieds IMOCA.
Alors les deux Bretons travaillent très dur, enchaînant séances de natation, vélo, musculation et gainage, quand ils ne sont pas au large de Lorient ou Port-La-Forêt en navigation ou en stage météo au Pôle Finistère Course au Large. C’est le prix à payer pour tirer la quintessence de ce bateau.
Novembre 2015 : Premier test sur la Transat Jacques Vabre
Nous partons un peu dans l’inconnu, notamment en ce qui concerne la fiabilité de ces appendices que nous découvrons
Armel Le Cléac'hL’équipe technique de Banque Populaire, basée à Lorient dans l’ancienne base des sous-marins, n’a pas lésiné pour optimiser son nouveau 60 pieds. Et dans le bassin Paul Vatine au Havre, la grande préoccupation est de savoir comment les « foilers » vont se comporter dans le mauvais temps annoncé face aux bateaux de l’ancienne génération. Armel n’élude pas la question : « nous partons un peu dans l’inconnu, notamment en ce qui concerne la fiabilité de ces appendices que nous découvrons, et comme la météo prévoit trois sévères dépressions, nous serons vite fixés. »
Alors que les abandons se succèdent sur avaries structurelles (onze sur vingt partants), Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly traversent en bons marins la tempête, ne prennent pas de risques inconsidérés, et signent une prometteuse seconde place derrière Vincent Riou et Sébastien Col (PRB). Banque Populaire VIII est le seul « foiler », classé, à l’arrivée. Suite à ce premier test corsé, Armel, dont l’objectif reste le Vendée Globe dans un an, décide de ne pas s’aligner sur la Transat B to B qualificative pour le tour du monde sans escales ni assistance, et le bateau rentre directement à Lorient en cargo pour y être totalement démonté et vérifié.
Mai 2016 : Objectif The Transat
Fiabilisé, optimisé et renforcé au niveau de la structure (les varangues), comme tous les bateaux munis de foils, Banque Populaire VIII sort de chantier au printemps plus fringant que jamais.
Sur la route le préparant à son troisième Vendée Globe consécutif, Armel Le Cléac’h a pris la décision de disputer « The Transat Bakerly » la fameuse Transat Anglaise entre le Sud de l’Angleterre et la côte Est des Etats-Unis, et qui a notamment révélé un certain Eric Tabarly, en 1964. « Non seulement, j’ai comme objectif de remporter cette épreuve mythique entre Plymouth et New York, mais ce parcours sélectif qui privilégie les allures face au vent est un excellent test pour s’assurer de la fiabilité de Banque Populaire VIII » avoue le Finistérien, qui part clairement pour gagner sa première grande épreuve en IMOCA.
À l’issue de 12 jours et 2 heures d’une course menée tambour battant mais avec intelligence et brio, c’est chose faite ! Armel Le Cléac’h est le premier à passer sous le pont de Verrazano, devant… Vincent Riou (PRB). Comme à son habitude, le marin est modeste dans la victoire, avouant que ces bateaux sont durs à mener : « on va parfois 10 % plus vite, soit deux nœuds en plus ! Ça amène beaucoup d’inconfort. Il faut vraiment bien se tenir quand on se déplace à l’intérieur. Il y a parfois des mouvements très brusques : on peut vite se blesser ou se faire mal. Mais ça gîte un peu moins parce que le foil amène de la stabilité latérale. Le bateau se redresse quand on va vite et on navigue moins penché que sur les monocoques de la génération précédente. Il y a un équilibre à trouver, mais cela reste des bateaux difficiles, très usines à gaz avec tous les réglages, les ballasts… tout ça dans une humidité assez permanente. » Il n’y a désormais plus guère de doutes sur le potentiel des « foilers ». Quant à Armel, il s’installe petit à petit dans le costume de favori du Vendée Globe.
Quelques semaines plus tard, la nouvelle Transat New York-Les Sables, doit permettre au skipper de valider encore des détails sur les pilotes automatiques, les systèmes embarqués, certaines voiles…
Dès le départ, les leaders rencontrent un important banc de poissons à carapace dure (des mola-mola dira la direction de course ; ndlr) et l’un des foils de Banque Populaire se brise dans un choc, nécessitant une escale technique, et donc l’abandon inéluctable. Il n’est malheureusement pas le seul, car plus d’un tiers des concurrents doit faire demi-tour (5 marins sur 14 engagés au départ !). Armel rentre donc en convoyage rapide vers la Bretagne avec deux membres de son équipe dont Kevin Escoffier, le responsable du bureau d’études, et en profite pour engranger toujours plus de données, qui vont lui permettre d’affiner encore un peu plus les « vitesses-cible » pour mieux « nourrir » son logiciel de routage.
Mes Jeux Olympiques à moi, c’est le Vendée Globe, et je veux l’or !
Banque Populaire VIII entrant pour un ultime chantier estival, Armel se ressource en famille pendant le mois de juillet, avant de s’envoler début août à Rio de Janeiro pour encourager l’Equipe de France de voile olympique. Il est aux premières loges pour apprécier à sa juste valeur la portée de l’exploit de Charline Picon, médaillée d’or en planche à voile. Il a de fait déclaré quelques semaines plus tôt « mes Jeux Olympiques à moi, c’est le Vendée Globe, et je veux l’or ! »
6 novembre 2016 : départ de la régate planétaire !
Trois semaines avant le départ de la 8e édition du Vendée Globe, Armel et son équipe mettent le cap en direction des Sables d’Olonne, pour y retrouver les 28 autres concurrents à l’occasion de l’ouverture du village du Vendée Globe. Près d’un million de visiteurs s’y sont rendus (un record !), et ont pu profiter du soleil et des températures anormalement agréables pour cette période de l’année…
Ce 6 novembre 2016, ils sont 29 concurrents de dix nations, dont 14 bizuths à prendre le départ de ce 8ème Vendée Globe. Mais un départ de Vendée Globe, c’est aussi passer en quelques heures de la liesse populaire à la solitude totale…
L’exercice est délicat après trois semaines de sollicitations intenses, surtout quand on porte l’étiquette de favori.
L’émotion est toujours à son comble, et chacun des 29 skippers a sa manière de quitter ses proches… Les conditions météo sont idylliques avec un vent portant frais et un grand soleil.
À 13 heures 02 précises, S.A.S. le Prince Albert de Monaco donne le départ aux 29 concurrents !
Sur son Banque Populaire VIII, Armel Le Cléac’h ne tarde pas à s’installer en tête, confirmant son statut de grand favori, mais découvre rapidement que son plus coriace concurrent est Gallois, et se nomme Alex Thomson. Le « mano a mano » entre les deux hommes est déjà digne d’une régate côtière.
Derrière, personne n’a pu tenir le rythme imposé par le duo
Les deux navigateurs franchissent le Pot-au-Noir sans ralentir, et grâce notamment aux foils, accélèrent dans les alizés de Sud-Est, se glissant sous l’anticyclone de Sainte-Hélène avec maestria.
Au cap de Bonne Espérance, le Britannique passe en tête, suivi comme son ombre par le Finistérien. Derrière, personne n’a pu tenir le rythme imposé par le duo. Hugo Boss brise alors son foil tribord, et Armel Le Cléac’h en profite pour s’échapper après les îles Kerguelen, grâce à une trajectoire tout en maîtrise. Dans le Pacifique, il est « seul un monde » et franchit le cap Horn le 23 décembre, en seulement 47 jours, soit cinq de moins que le record de François Gabart, il y a quatre ans. Mieux, son avance sur Thomson est de plus de 800 milles. Mais Armel ne fanfaronne pas et on apprendra seulement à l’arrivée, qu’il était privé d’une voile d’avant depuis le 13 décembre…
Les 6 000 milles de la remontée de l’Atlantique s’avèrent compliqués et fastidieux - « un vrai chemin de croix » - le leader devant composer avec une météo peu coopérative.
À la sortie du Pot-au-Noir, le Gallois est revenu dans le sillage de Banque Populaire VIII. Mais en grand stratège, Armel Le Cléac’h ne s’affole pas et contrôle son adversaire.
À moins de 1 400 milles des Sables d’Olonne, Banque Populaire VIII retouche enfin un vent régulier et soutenu lui permettant d’accélérer. Cependant, Alex Thomson ne s’avère pas vaincu, bien au contraire.
Au large des Açores, les deux leaders enchaînent les journées à plus de 21 nœuds de moyenne, et Alex Thomson bat le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures, soit 536,81 milles. Mais Armel Le Cléac’h ne se fait pas impressionner par la dernière salve du Gallois, revenu à 33 milles après plus de 25 000 milles de course.
19 JANVIER 2017 : LE RÊVE SE RÉALISE !
A quelques jours de l’arrivée, et afin d’échapper à l’anticyclone qui est pile sur la route des Sables d’Olonne, il décide de le contourner par le Nord, « grimpe » jusqu’aux îles Scilly, puis « redescend » vers la Vendée en longeant les côtes bretonnes dans un froid sibérien.
C’est à 16 heures 37, le jeudi 19 janvier qu’Armel Le Cléac’h coupe la ligne d’arrivée en grand vainqueur.
Chaque mètre gagné était très dur... Je la voulais tellement cette victoire. J'ai réussi.
Le skipper du monocoque Banque Populaire VIII, peut lever les bras au ciel. En 74 jours 3 heures et 35 minutes, il vient d’établir le nouveau temps de référence sur le tour du monde en monocoque en solitaire, sans escale et sans assistance, améliorant le chrono de 3 jours 22 heures et 41 minutes, réalisé il y a quatre ans, par François Gabart.
Mieux, il est le premier à terminer trois Vendée Globe de suite, classé sur le podium (2ème en 2009, 2ème en 2013, 1er en 2017). Armel avait annoncé avant le départ qu’il voulait être « premier sinon rien » et a atteint son objectif avec brio !
Armel Le Cléac’h n’a pu maîtriser son émotion devant les caméras, et a lâché d’une voix tremblante : « C'est une émotion incroyable… Je ne me rends pas compte de ce qui m'arrive. Ces derniers jours ont été très intenses. Chaque mètre gagné était très dur... Je la voulais tellement cette victoire. J'ai réussi ».
30 octobre 2017 - 12h20 : mise à l'eau du nouveau Maxi Banque Populaire IX à Lorient.
Deux années et plus de 135 000 heures de réflexion, de travail et d'énergie auront permis au Team Banque Populaire et Armel Le Cléac'h de donner naissance au Maxi Banque Populaire IX, un multicoque de course nouvelle génération, un nouvel Ultim, maniable en solitaire, capable d'être propulsé au-dessus de l'eau et ciselé pour les plus belles aventures autour du Globe. Le double champion du monde tourne ainsi la page "IMOCA" et peut désormais se consacrer pleinement à l'entame d'un nouveau chapitre à bord du Maxi Banque Populaire IX.
Nous souhaitons effectuer plusieurs transatlantiques avant l’été pour cumuler un maximum de milles avant la Route du Rhum en novembre 2018
AVRIL 2018 : FORTUNE DE MER
Le trimaran de 32 mètres a déjà parcouru plus de 10 000 milles dont deux transats. Alors qu’il est en cours de convoyage du Maxi Banque Populaire IX de Bretagne en Méditerranée mi-avril pour participer à la nouvelle course Nice Ultimed, une survente brutale au large du Maroc provoque le chavirage du multicoque géant. Dessiné par le cabinet VPLP ayant conçu depuis trente ans les meilleurs multicoques de la planète, il a prouvé sa fiabilité. « Je n’ai pas été blessé ni mes deux équipiers, et ça c’est le plus important » raconte Armel Le Cléac’h après le sauvetage, tandis que le bateau est remorqué vers Casablanca puis acheminé par cargo à Lorient pour être remis en état, avec notamment la construction d’un nouveau mât. « Moralement ça a été dur à vivre. Chavirer dans des conditions d’entraînement qui n’étaient pas extrêmes, c’est beaucoup de frustration et de déception. C’est un concours de circonstances malheureux. Nous étions là au mauvais endroit au mauvais moment. Bien sûr, voir son bateau à l’envers et devoir le quitter pour être hélitreuillé avant de le retrouver sans son mât au port puis constater les dégâts, c’est terrible et ça fait mal au cœur.
SEPTEMBRE 2018 : L'OBJECTIF, C’EST LA ROUTE DU RHUM !
La voile de compétition reste un sport mécanique, et comme en Formule 1 les accidents font partie des risques inhérents, et ne remettent pas en cause ni la machine, ni le développement technologique. « En voiture ou en bateau, on peut faire une sortie de route à un endroit où l’on est passé 90 fois », précise à juste titre le vainqueur du dernier Vendée Globe. À la question de savoir s’il a eu peur et si ce chavirage ne remet pas en question ses objectifs que sont la Route du Rhum en novembre prochain puis le tour du monde en 2019, Armel répond du tac au tac : « non ! Outre la décharge d’adrénaline évidente en pareil moment, ce n’est pas du tout le cas ! J’ai vraiment envie de naviguer de nouveau au plus vite sur Banque Populaire IX. J’ai confiance dans ce bateau. Si j’avais eu le moindre doute, je n’y retournerais pas ! » Ce grand marin, triple vainqueur de la Solitaire du Figaro, n’a pas la réputation d’être une « tête brûlée » mais reste plus que jamais déterminé quant à son objectif de participer à la Route du Rhum, même s’il sait que le temps est compté. Quand on lui demande s’il pense être au départ à Saint-Malo le 4 novembre prochain, la réponse fuse : « évidemment ! J’ai 99,99 % de chances d’être sur la ligne de départ ! »
Qualification en poche
Le Maxi Banque Populaire IX a été remis à l’eau exactement dans les temps à Lorient, après un été studieux qui a permis notamment de construire un nouveau mât de 38 mètres et d’installer un cockpit revu et corrigé protégeant mieux son skipper, Armel Le Cléac’h a rapidement effectué sa qualification obligatoire en solitaire, avant d’assister en passionné de golf qu’il est à la Ryder Cup dont il était ambassadeur. « Lors de ce parcours de qualification, le vent est monté crescendo. Je suis parti avec une météo relativement clémente, et puis les dernières 36 heures ont été un peu plus musclées avec un retour au portant assez tonique. Cela m’a permis de retrouver la confiance dans le bateau en mode solitaire, de prendre mes marques. C’était très important de faire cette qualification assez vite dans la remise en route du Maxi Banque Populaire IX, afin d’être débarrassé de ce poids au-dessus de la tête. Nous avons eu aussi deux stages à Port-La-Forêt très instructifs, car c’était l’occasion de nous confronter à trois autres Ultimes pour la première fois, et de nous situer. » Et d’ajouter toujours lucide : « il n’y a pas mieux que ce type d’entraînement, car seul on peut vite s’enfermer dans l’autosatisfaction. »
OCTOBRE 2018 : A TROIS SEMAINES DU DÉPART DE LA 11è ROUTE DU RHUM
« Nous sommes dans la dernière ligne droite à trois semaines du départ » explique Armel de retour d’entraînement. La voix est posée, le marin serein aussi affûté que déjà concentré : « la préparation physique est en train de se terminer. On a beaucoup travaillé depuis plusieurs mois, et là l’objectif c’est de rester en forme jusqu’au départ, pour que ce qui a été effectué en amont paye lors de la semaine de course. » Le vainqueur du dernier Vendée Globe n’a cessé de naviguer depuis la remise à l’eau du bateau. « On a encore une dizaine de jours intenses de navigation avant de quitter Lorient pour Saint-Malo. Nous sommes dans la phase où l’on termine les derniers réglages, les ultimes tests. On vérifie que tout est clair, car on sait qu’à Saint-Malo, on ne naviguera plus avant le 4 novembre, date du départ. On a beaucoup d’échanges avec la cellule performance du bureau d’études qui analyse et exploite toutes les données afin d’optimiser les axes de réglages et les bonnes configurations. L’objectif est que je puisse avoir de bons repères quand je vais être seul ».
L’homme a du métier et sait gérer ces périodes souvent stressantes d’avant course. Il reconnaît que son emploi du temps va être très dense à Saint-Malo entre les nombreuses sollicitations, les échanges avec la cellule météo de routage, les séances de kiné, le sport quotidien et aussi un peu de temps de repos. « Mon agenda est quasiment bouclé, mais avec le Team Banque Populaire on a l’habitude de ces grands rendez-vous, même si avec ce chavirage en mai, nous sommes c’est vrai un peu dans un contre la montre permanent ».
L’aventure de la Route du Rhum se termine malheureusement par un accident qui a causé le chavirage puis la perte du Maxi Banque Populaire IX. « Cette casse brutale ne remet pas en cause mon envie et mon engagement », déclare rapidement Armel.
2019
Mais Banque Populaire et Armel se relancent très vite avec un triple défi excitant. Premier volet : la construction d’un nouveau maxi-trimaran Ultim (Banque Populaire XI), dont la mise à l’eau est prévue pour début 2021. En attendant son nouveau bateau, Armel mène de front deux autres projets, dont un aux fortes valeurs de transmission en accompagnant Clarisse Crémer vers le Vendée Globe 2020 à bord de l’IMOCA Banque Populaire X. « Mon rôle est d’apporter toute mon expérience sur cette course après avoir navigué pendant dix ans sur des IMOCA », explique Armel. « Un premier Vendée Globe, c’est toujours un moment où il y a de l’appréhension et de l’inconnu. Je vais essayer de lui donner un maximum d’éléments pour pouvoir lui permettre de s’aligner au départ de cette course dans les meilleures dispositions. » Ensemble, Armel et Clarisse terminent 3e de la Rolex Fastnet Race puis 6e de la Transat Jacques Vabre.
L’année 2019 marque enfin le retour d’Armel sur le circuit Figaro, avec notamment une 11e participation à la Solitaire du Figaro. A l’issue des quatre étapes au programme, Armel termine 10e au classement général. « Je tire un bilan correct de cette Solitaire du Figaro compte tenu du plateau très relevé, des conditions météo compliquées, du parcours détonnant et des nombreux rebondissements », déclare-t-il.
2020
En raison du contexte sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19, le calendrier d’Armel est chamboulé, notamment avec le report de la Transat AG2R qu’il devait disputer avec Erwan Le Roux. Pendant le confinement, il poursuit sa préparation avec une grande rigueur et se présente affûté aux courses de préparation à la Solitaire du Figaro. Il termine 7e de la Solo Maître CoQ et 3e de la Drheam Cup. Armel s’engage sur la Solitaire avec l’envie de bien faire, ce qui veut dire gagner ! « Le podium se méritera, la victoire encore plus ! », prévient-il juste avant le début de l’épreuve. Après une 4e place dans la première étape, il livre une copie parfaite sur la deuxième, qu’il remporte avec brio. Il prend la tête au classement général et maintient sa position jusqu’au bout. Déjà vainqueur en 2003 et 2010, il intègre le cercle très fermé des marins ayant gagné à trois reprises la Solitaire du Figaro. « C’est la meilleure façon de remercier Banque Populaire qui m’a renouvelé sa confiance après l’accident survenu lors de la Route du Rhum 2018 », se réjouit Armel. « Quatre ans après le Vendée Globe, ça fait du bien de renouer avec une victoire. Ce retour en Figaro pouvait être risqué sportivement, face à la nouvelle génération qui pousse. Mais j’ai réussi mon pari. Cela me met en confiance et me motive pour la suite. Dans quelques mois, nous allons mettre un bel Ultim à l’eau avec pour objectif de gagner la Route du Rhum 2022. »
2021
L’année 2021 marque le retour d’Armel dans la classe Ultime à bord du tout nouveau Maxi Banque Populaire XI. Fabriqué en 24 mois grâce au savoir-faire du Team et de 150 entreprises, ce trimaran géant a été mis à l’eau à Lorient le 27 avril 2021. Environ 8 mois plus tard, Armel prenait le départ de la Transat Jacques Vabre avec Kevin Escoffier à son bord. Le duo arrive à la 3ème place en Martinique. Une première transatlantique réussie pour le skipper à bord de ce nouveau Maxi.
« Notre objectif premier, c’était d’arriver en Martinique. Nous y parvenons en terminant sur le podium, c’est forcément très positif. En matière d’automatismes, de manœuvres, de réglages, d’empannages, c’était passionnant. Nous avons déjà une idée précise de notre « job list » pour le chantier de cet hiver. Il faut continuer à fiabiliser les systèmes, à gagner en performance et en maîtrise. Nous sommes partis du Havre à 80% du potentiel du bateau, et l’objectif, c’est d’atteindre les 100% pour la Route du Rhum. »
2022
L'événement majeur de l'année 2022 est la Route du Rhum - Destination Guadeloupe pour Armel à bord du Maxi Banque Populaire XI. Armel a tout connu lors de cette mythique transatlantique : deux ‘top 5’ (4e en 2006, 2e en 2010), un forfait en 2014, un accident en 2018… Le skipper n’est pas du genre à se cacher derrière des formules : « je sors de deux Route du Rhum particulièrement douloureuses ». Et cela ne fait que fructifier son envie d’y retourner et d’y vivre une issue heureuse. « Il faut savoir être persévérant, se battre et ne rien lâcher ». De plus, cette année marquera sera sa première grande course en solitaire à bord du Maxi Banque Populaire XI.
2022 marque également deux compétitions en Ultim, la Finistère Atlantique - Action Enfance (juillet) et les 24h Ultim (octobre) où le Maxi Banque Populaire XI a terminé 2e. Une belle entrée en matière avant la grande échéance de novembre.
Malheureusement, la Route du Rhum - Destination Guadeloupe ne s'est pas passée comme prévue. Après un départ de Saint-Malo réussi, le Maxi Banque Populaire XI est victime d'une avarie et est contraint de faire demi-tour après seulement 24h de compétition. L'Ultim rallie Lorient pour réparer sa dérive et la coque centrale. Au bout de 36h de réparations, d'efforts collectif et de doutes, Armel et le Team Banque Populaire décident de reprendre la mer, direction Pointe-à-Pitre. Le Maxi Banque Populaire XI termine finalement 7ème. Une course où l'ensemble du Team et Armel ont fait preuve d'une détermination sans faille pour aller au bout de l'aventure. Les plus belles histoires du Maxi Banque Populaire XI restent à écrire ...
2003 : Vainqueur de la Solitaire du Figaro
2008 : Champion du Monde IMOCA
2010 : Vainqueur de la Solitaire du Figaro et de la Transat AG2R La Mondiale
2011 : 3e de la Transat Jacques Vabre avec Christopher Pratt (IMOCA Banque Populaire VI)
2013 : 2e du Vendée Globe (IMOCA Banque Populaire VI)
2013 : Détenteur du Record de la Méditerranée en solitaire : 18 heures 58 minutes et 13 secondes (ULTIM Maxi Banque Populaire VII)
2014 : Détenteur du Record de la Route de la Découverte : 6 jours 23 heures 42 minutes et 18 secondes (ULTIM Maxi Banque Populaire VII)
2015 : 2e de la Transat Jacques Vabre avec Erwan Tabarly (IMOCA Banque Populaire VIII)
2016 : Vainqueur de la Transat anglaise (IMOCA Banque Populaire VIII)
2017 : Vainqueur du Vendée Globe et Champion du Monde IMOCA (IMOCA Banque Populaire VIII)
2019 : Vainqueur de la Solo Concarneau (Figaro Banque Populaire)
2020 : Vainqueur de la Solitaire du Figaro (Figaro Banque Populaire)
2021 : Vainqueur de l’Azimut Ultim - Défi Azimut (Maxi Banque Populaire XI)
2021 : 3e de la Transat Jacques Vabre avec Kevin Escoffier (ULTIM Maxi Banque Populaire XI)
2022 : 2e de la Finistère Atlantique - Action Enfance (Maxi Banque Populaire XI)
2022 : 2e des 24h Ultim (Maxi Banque Populaire XI)
2022 : 7e de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe (Maxi Banque Populaire XI)
Crédits photos :
Y. Zedda/BPCE
V. Curutchet/BPCE
Passions


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Un lien très fort s’est tissé entre la Banque de la Voile et la mythique transatlantique


Saint-Malo, « ville historique » de Bretagne, a de tout temps été tournée vers la mer.









News

Le skipper et son équipage ont quitté leur port d’attache de Lorient, aujourd’hui en fin d’après-midi pour une traversée aller-retour de l’Atlantique, premier grand galop d’essai du multicoque.

Remorqué depuis dimanche, le Maxi Banque Populaire a rejoint hier en fin de journée le port de Casablanca après avoir parcouru les 130 milles qui le séparaient de la côte.

Après 24 heures de course et un arrêt technique express de moins d’une heure hier à Roscoff, Armel Le Cléac’h a réussi à réduire son écart à 18,5 milles avec le leader de la flotte, François Gabart (Macif). Le skipper du Maxi Banque Populaire IX, 2e au classement de 16h, file vers le cap Finisterre et progresse actuellement à 29,8 nœuds. D’ici la fin de soirée et jusqu’à demain soir, le vent va forcir et les conditions en mer vont s’intensifier.

Le Maxi Banque Populaire IX a chaviré aux alentours de 12h00 (heure française) alors qu’il naviguait à 340 milles dans le nord-est des Açores. Les conditions de vent étaient de 30/35 nœuds avec 5 mètres de mer.

En 2019, la Banque Populaire célébrera ses 30 ans de sponsoring voile. A l’occasion de cet anniversaire, elle réaffirme son engagement auprès de ce sport avec lequel elle partage les valeurs de courage et d’entrepreneuriat, en développant un programme ambitieux qui la conduira jusqu’aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 dont elle est partenaire premium.

Depuis le départ de la Solitaire Urgo Le Figaro, donné dimanche dernier à Pornichet et à destination de Kinsale (Irlande), Armel Le Cléac’h et ses 46 concurrents ont fait face à des conditions complexes avec principalement des vents faibles et instables. En retrait ce mardi, le skipper de Banque Populaire n’a pas dit son dernier mot alors que le vent rentre enfin…

Grand animateur de cette deuxième étape de la Solitaire Urgo Le Figaro, Armel réussit une belle remontée au classement général. Après avoir été en tête de la course pendant quelques heures, le skipper du Figaro 3 Banque Populaire s'est finalement classé 7ème à Roscoff, après 2 jours et 23 heures, 50 minutes et 45 secondes de course. Il pointe maintenant en 3ème position du classement général, à 2h 34min du leader Yoann Richomme et 11 minutes de son dauphin, Pierre Leboucher. Voici les premiers mots

Ce dimanche à 14h, Armel prendra le départ de la troisième étape de la Solitaire Urgo Le Figaro. Au menu, une boucle Roscoff-Roscoff de 450 milles via les îles anglo-normandes, la baie de Plymouth et la mer d’Iroise, avec deux traversées de la Manche. 3ème au classement général, le skipper du Figaro 3 Banque Populaire souhaite poursuivre sur sa lancée. Les premiers concurrents sont attendus à Roscoff mercredi soir au plus tard.

Après un entraînement musclé d'une semaine sur le Mono Banque Populaire X, Clarisse et Armel prendront, ce samedi, le départ de la Rolex Fastnet Race. Une première étape idéale pour les deux skippers en préparation de la Transat Jacques Vabre.

Pour leur première course en duo et après un finish très serré, Clarisse et Armel terminent 3e de la Rolex Fastnet Race. De quoi faire le plein de confiance sur la route qui les mènera à la Transat Jacques Vabre, en octobre prochain.

Clarisse s’est appliquée, tout l’été, à enchaîner les entraînements avec Armel et peaufiner les derniers automatismes à bord du Mono Banque Populaire X. Les deux skippers s’apprêtent à prendre le départ du défi Azimut. Une répétition générale idéale à un mois de la Transat Jacques Vabre. Allez Clarisse et Armel !

Ce samedi matin à Lorient, Clarisse et Armel se sont emparés de la sixième place (sur 21 concurrents) de la grande course du Défi Azimut. Le duo de Banque Populaire X a bouclé le parcours de 665 milles en 1 jour 22 heures 16 minutes et 51 secondes. Premières réactions de Clarisse et Armel.

Clarisse et Armel viennent de partir de Lorient à bord du Mono Banque Populaire X pour un convoyage en direction du Havre d’où partira la Transat jacques Vabre. Derniers milles d’entraînement pour la navigatrice avant de se lancer dans sa première transatlantique avec Armel !

À trois jours du départ de la Jacques Vabre, l’excitation monte. Alors que Clarisse découvre l’effervescence de ces moments à part avant une prestigieuse course au large, Armel est plus détendu pour son 6e départ dans cette transatlantique. Leur duo s’est forgé à l’abnégation, à coups de sorties en mer, d’éléments à maîtriser et d’entraînements réguliers depuis quatre mois. Avant de s’élancer, ils confient leurs impressions, leurs ressentis et leurs objectifs, bien décidés à tirer le meilleur de Banque Populaire X.

Suivez l'aventure de Clarisse et Armel au jour le jour dans cette première transatlantique en duo à bord du Mono Banque Populaire X.

Ce dimanche à 13h15, Clarisse et Armel ont pris le départ de la Transat Jacques Vabre, accompagnés de 58 autres duos de skippers. Cette 14ème édition promet d’être très intéressante, avec des choix stratégiques décisifs qui attendent les concurrents dès la sortie de la Manche.

Après deux jours de manœuvres et de navigation difficile dans le fameux Pot-au-Noir, Clarisse et Armel sont en train de sortir de la zone de convergence intertropicale en 4ème position. Avant de prendre des nouvelles des deux skippers, Ronan Lucas du team Banque Populaire décrypte le bon parcours du duo.

Arrivés à Bahia après 2 semaines de course, Clarisse et Armel terminent cette Transat Jacques Vabre à la 6ème place. Le binôme a fait preuve d’une belle coopération pour naviguer aux avant-postes et animer la course tout au long de cette transatlantique, malgré un sprint final qui a favorisé les bateaux les plus récents dotés de foils.

Trois transatlantiques, un Tour du Monde en solitaire, de nombreuses compétitions en voile légère, les Jeux Olympiques de Tokyo, les légendaires Pen Duick près de chez vous et la construction Maxi Banque Populaire XI… l’année de la Banque de la voile s’annonce chargée et passionnante ! Retrouvez les temps forts de 2020 pour les skippers Clarisse et Armel, le Team Banque Populaire, la flotte Pen Duick et les athlètes de l’équipe de France de voile. A vos agendas !

Avant de participer à la Solitaire du Figaro, Armel s’élancera sur la Transat AG2R avec l'envie de s’imposer une troisième fois ! Pour l'épauler, il a fait appel à un co-skipper talentueux : Erwan Le Roux !

Première épreuve du Championnat de France Elite de Course au large 2020, La Transat AG2R LA MONDIALE a dévoilé ce jour à Paris son plateau 2020. Armel et Erwan seront au départ de cette transatlantique.

Après deux mois de confinement, c’est avec plaisir et enthousiasme que Clarisse et Armel ont pu, enfin, retrouver le large et les joies de la navigation.

Depuis le 11 mai et l’annonce du déconfinement, Clarisse et Armel ont pu reprendre les entraînements à bord de leurs bateaux respectifs en vue des compétitions à venir. La Transat AG2R et The Transat n’ayant pu avoir lieu, les deux skippers et le Team Banque Populaire, toujours au taquet, ont répondu présent sur les prochaines courses avec le Mono Banque Populaire X et le Figaro Banque Populaire. Voici le nouvel agenda « déconfiné » de Clarisse et Armel !

Armel participe à la première compétition de course au large (et tous sports confondus) organisée en France depuis le déconfinement. Demain à 13h, il prendra aux Sables-d’Olonne le départ de la Solo Maître CoQ à bord de son Figaro pour un parcours de 340 milles varié. Un exercice idéal en vue du grand objectif de la saison : la Solitaire du Figaro (25 août-20 septembre).

Ce samedi aux Sables d’Olonne, Armel s’est emparé de la 7ème place de la Solo Maître CoQ, à seulement six minutes du vainqueur Tom Laperche. Mission accomplie pour le skipper du Figaro 3 Banque Populaire qui a navigué en tête de flotte tout au long de cette course intense de 48 heures marquée par des conditions météo variées. Prochain rendez-vous pour Armel, la Drhream Cup, dont le départ sera donné le 19 juillet à Cherbourg. Il s’agira de la dernière épreuve de préparation avant la Solitaire du Figaro.

Ce mardi à La Trinité-sur-Mer, Armel a décroché la 3e place de la Drheam Cup, sur 22 marins solitaires en Figaro 3, et boucle ainsi sa seconde course de l'année en 2 jours 4 heures 1 minute et 34 secondes. Grâce à cette belle place, Armel peut aborder avec confiance le grand rendez-vous de sa saison, la Solitaire du Figaro (coup d’envoi le 30 août) !

Grand animateur de cette première étape de la Solitaire du Figaro, Armel est arrivé ce matin en 4ème place à Saint-Quay-Portrieux, à seulement 10 minutes du vainqueur, Xavier Macaire. Ce n'était pas gagné au départ, car Armel avait choisi une option différente de la majeure partie de la flotte, mais celle-ci a été finalement payante, permettant à Armel de passer en 2ème position au Fastnet, puis en 4ème place à l'arrivée après 3 jours et 17 heures de course. Armel reste ainsi

Ce samedi à 16h, Armel a pris à Dunkerque le départ de la troisième étape de la Solitaire du Figaro. Au programme, 504 milles complexes à destination de Saint-Nazaire. Leader au classement général, Armel souhaite poursuivre sur sa lancée, sans emballement ni stress. Il nous a livré son état d’esprit avant de quitter le ponton. « Laisser de côté le classement général » « Je vais laisser de côté le classement général car je sais bien que les écarts peuvent très

Le départ à huis clos, les premiers jours de course, les favoris… à trois jours du départ, Armel fait le point sur Vendée Globe 2020 et raconte ses perspectives pour 2021 à bord du Maxi Banque Populaire XI.

Depuis 2019, le Team Banque populaire est mobilisé sur le chantier du Maxi Banque Populaire XI qui poursuit son chemin. Le futur Ultim d’Armel devrait être mis à l’eau au printemps 2021 ! Focus avec Armel, le directeur du Team Ronan Lucas et le responsable du bureau d’étude Gautier Levisse.

Deux skippers de renom pour un défi de géant. Le Maxi Banque Populaire XI qui sera mis à l’eau d’ici fin avril, s’élancera en novembre prochain sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre avec de hautes ambitions. À bord, Armel sera associé à celui qu’il qualifie être « le meilleur co-skipper pour ce nouveau challenge » : Kevin Escoffier.